Jeux olympiques : comment se passait la course en armes pendant l’Antiquité

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Si l’habit ne fait pas le moine, l’équipement ne fait pas non plus l’hoplite. Lorsque la course en armes devient discipline olympique, en 520 avant notre ère, la Grèce est en pleine époque archaïque – qui a débuté à l’avènement des premiers Jeux olympiques, en – 776, et s’achèvera avec les guerres médiques, en – 479. C’est une période de formation des cités et d’affrontements réguliers entre elles.
Les fantassins sont des citoyens libres, nommés hoplites et lourdement équipés, qui se battent au corps à corps dans des combats féroces. Leur équipement se compose d’un casque kranos en bronze martelé, d’un plastron rigide thorax (en bronze ou fait de superpositions de cuir ou de couches lin), de jambières cnémides, d’un bouclier rond hoplon, d’une lance et d’une épée courte.

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Le plus simple appareil

Lorsque l’épreuve de l’hoplitodromos est instaurée à Olympie, cette course en armes se veut proche de la réalité d’un champ de bataille. Elle est longue d’environ 400 mètres (diaulos), soit deux stades, donc un aller-retour sur toute la longueur du stade olympien. L’historien Nicholas Sekunda note que cette distance correspond à celle couverte par les tirs des archers perses. Ainsi, le fait d’être capable de se déplacer le plus rapidement possible sur cette distance alourdi du poids de l’équipement (estimé à environ 30 kg) représente un avantage offensif considérable pour briser les lignes adverses. Néanmoins, les Jeux exigeant que les athlètes concourent nus, on ne conserve de l’équipement que ce qui fait l’essence de l’hoplite : son casque, ses jambières et son bouclier.

À LIRE AUSSI Jeux olympiques : quand les tricheurs devaient ériger une statueLe casque est alors de type corinthien. Il est en bronze martelé, surmonté d’un cimier en crin de cheval, et l’iconographie antique en coiffe souvent la déesse Athéna. Il est encombrant et enveloppant, mais idéal pour se protéger des chocs violents. Il couvre entièrement le visage, dégageant seulement de petites ouvertures pour les yeux, tandis qu’un nasal découpé à l’avant protège le nez et permet, tant bien que mal, de respirer. C’est l’inconvénient majeur de ce type de casque sous lequel l’hoplite expérimente rapidement l’ambiance d’un bain turc tout en ne voyant quasiment rien et en courant partout.

En même temps que se modifie la guerre, l’équipement de l’hoplite évolue, et concomitamment celui des coureurs de l’hoplitodromos. Dans la première moitié du Ve siècle avant notre ère, la course olympique suit les évolutions et adopte le casque chalcidien, prolongement du casque corinthien. La forme protégeant le crâne change peu mais, sous les yeux, les protections des joues paragnathides sont désormais articulées et les oreilles, dégagées. Ce casque, plus léger et moins encombrant, facilite bien sûr la course.

Au IVe siècle avant notre ère, les jambières disparaissent et le casque devient attique (grosso modo un casque chalcidien sans nasal). Dès lors, les coureurs n’ont plus grand-chose à voir avec le monde militaire. Et c’est ce qui leur sera parfois reproché.

Euripide s’en va t’en guerre

À Olympie, 25 boucliers de bronze, rigoureusement du même poids, étaient conservés en permanence dans le temple de Zeus. Ils étaient utilisés à chaque olympiade par les coureurs, qui se trouvaient ainsi à égalité. D’autant qu’entre la fin du Ve siècle avant notre ère et le IIe siècle de notre ère c’est tout ce qu’il reste du souvenir hoplite dans l’hoplitodromos. Pausanias (115-180) parle d’ailleurs de « courses au bouclier » et trouve formidable la statue d’un vainqueur de son époque qui a poussé le détail en se faisant représenter avec casque et jambières alors qu’il n’en portait pas durant la course.

Si Pausanias a l’admiration facile, Euripide (480-406 av. J.-C.) n’a certainement pas le même esprit sportif, lui qui considère que, « parmi les milliers de fléaux qui existent en Grèce, il n’en est de pire que la race des athlètes ». Leur régime alimentaire exige une nourriture abondante et coûteuse, il leur faut beaucoup de sommeil et une routine parfaitement huilée, quand le soldat soutient les privations et les contrariétés sans démériter. Une fois vainqueurs, les athlètes sont idolâtrés, enrichis par les Jeux pour des talents parfaitement inutiles sur le champ de bataille, donc à la cité. Euripide n’est pas le seul à s’en plaindre pour mieux mettre en lumière ce qui fait désormais toute la différence entre la guerre et la compétition : la culture du gymnase puis celle de la palestre. Ferions-nous de bons hoplites des habitués de nos salles de sport actuelles ? Entre selfies bodybuildés et poudres protéinées, Euripide est toujours d’actualité.


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