Jeux Olympiques de Paris 2024 : Paris, une capitale mise sous cloche

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Près de 15 000 athlètes, 878 épreuves, 40 000 bénévoles mobilisés, 13 millions de billets mis en vente, 100 chefs d’État et 25 000 journalistes. Des compétitions qui se dérouleront à Paris et en Île-de-France, mais aussi à Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Nice et Saint-Étienne, Marseille, Tahiti… Le tout avec un afflux inédit de populations venues du monde entier. La sécurisation de ces Jeux olympiques est forcément un défi majeur pour le ministère de l’Intérieur, d’autant plus que la menace terroriste – organisée ou non – demeure importante.

Le préfet de police Laurent Nuñez, dont la compétence a été étendue à toute l’Île-de-France pour les JO, a présenté mercredi à la presse les mesures de sécurité et de contrôle qui seront appliquées à Paris, ville la plus concernée par l’événement. Sans surprise, ce dispositif s’appuie notamment sur la loi du 30 octobre 2017 portant sur la sécurité intérieure et la lutte contre le terrorisme (Silt), qui avait alors intégré dans le droit commun des dispositions auparavant réservées à l’état d’urgence. Des zones de restriction de la circulation ont été établies dans la capitale, avec un détail important : dès le mois de mars 2024 et jusqu’au mois d’octobre suivant, les opérations de montage et de démontage qui auront lieu sur les sites éphémères, comme ceux du Trocadéro, du Champs-de-Mars ou de la place de la Concorde, pourront « conduire à une application anticipée des périmètres ».

Dès le lendemain de ces annonces qui ont provoqué un tollé, notamment le retour de l’utilisation du QR Code (voir page précedente), le préfet a été convoqué à une audition devant le Sénat. Il a tenté de se montrer rassurant quant à ce régime d’exception, affirmant avoir été mal compris, se déclarant ouvert à la discussion et évoquant des « pratiques habituelles des services de police ».

Les acteurs de la sécurité s’inquiètent en particulier d’une date, celle de la cérémonie d’ouverture qui aura lieu le 26 juillet, pour la première fois hors d’un stade. À Paris, l’événement prendra en effet la forme d’une parade nautique de chaque délégation, sur un trajet de 6 kilomètres. Il y a deux ans, le préfet Lallement s’était durablement opposé à la maire de Paris, estimant la sécurisation du site impossible au-delà de 250 000 spectateurs. Mais Emmanuel Macron avait tranché en faveur de cette parade nautique, malgré les prévisions évoquées à l’époque de 2 millions de spectateurs ! Ils devraient finalement être quelque 600 000.

Un Centre de renseignement olympique a même été créé

Là encore, il sera question de périmètres ultra-contrôlés qui débuteront avant la cérémonie, et changeront le jour J. Impossible d’en savoir plus : « Pour des raisons de sécurité évidentes, on ne veut pas donner le moment précis où seront dessinés les périmètres », a expliqué le préfet de police. On sait seulement que les quais de Seine seront interdits à la circulation sur 10 kilomètres, que l’Ouest parisien sera bloqué jusqu’aux Champs-Élysées et que les piétons devront être « fouillés » et « montrer patte blanche », comme le confiait encore Nuñez au Parisien.

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La menace peut venir de partout, et notamment des airs. La Direction générale de l’Aviation civile (DGAC) a, quant à elle, fait savoir que les aéroports de Roissy et d’Orly seront fermés ce 26 juillet. En plus de la mise en place d’une zone d’interdiction de circulation aérienne temporaire stricte, d’un rayon de 150 kilomètres autour de Paris, sans limite d’altitude, entre 19 heures et minuit.

Outre les attentats, les autorités craignent aussi des opérations coup de poing de la part de militants écologistes radicaux. Une note ouverte de la DGSI rappelle en effet qu’« un événement sous le feu des projecteurs planétaires fournit une caisse de résonance très forte pour des activistes en quête d’impact et de notoriété. La France, déjà ciblée par des mouvances terroristes et par des opérations d’ingérence étrangère, doit prendre en compte tous les types de menaces qui pourraient porter atteinte à l’organisation des Jeux, perturber leur déroulement, tant sur les sites olympiques qu’ailleurs, ou déstabiliser l’organisation de notre sécurité (attentat, cyberattaques ou crise sanitaire) ».

C’est en raison de l’intensité de ces menaces multiformes que le ministère de l’Intérieur a d’ailleurs créé le Centre de renseignement olympique (CRO), qui fournit trois fois par jour une synthèse des informations recueillies par les services de renseignement, sur le terrain comme sur Internet. Et pour se préparer contre tout risque sécuritaire, aucun outil n’est rejeté par principe.

En octobre 2021, le délégué interministériel aux Jeux olympiques, Michel Cadot, avait déclaré : « La position du gouvernement, et celle de la délégation que je dirige, est que nous n’avons pas besoin de recourir à de la reconnaissance faciale pour garantir la sécurité des Jeux. » Finalement, la loi du 19 mai 2023, relative aux JO 2024, autorise à titre expérimental le traitement algorithmique d’images collectées par des systèmes de vidéoprotection ou par des caméras installées sur des drones. Et ce jusqu’au 31 décembre 2024 pour les manifestations culturelles et sportives. Soit bien après la fin des Jeux olympiques…

Ces dispositions ont forcément suscité l’inquiétude d’élus ou d’associations soucieuses de l’utilisation des données privées. Une mission parlementaire avait donc été menée pour y répondre en avril 2023. Elle déclarait alors que l’évaluation de cette expérimentation était « l’un des éléments-clés à l’aune desquels le législateur sera amené à décider ou non de la pérennisation de ce dispositif ». Présenté comme « temporaire », ce dispositif pourrait donc ne pas le rester. Le débat entre les exigences de sécurité et l’exercice des libertés publiques n’a plus lieu : il a été tranché.

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