Jeux olympiques : d’où vient la couronne d’olivier

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Remporter la victoire, c’est aller plus vite, plus fort, plus haut. Pouvoir, plus que tous les autres concurrents. Remporter la victoire, c’est vouloir franchir des obstacles et faire reculer l’impossible. Le désir seul anime cette volonté de vaincre, de prouver que la volonté peut. Or la manifestation du pouvoir, justement, s’incarne dans la couronne.

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L’étymologie du mot athlète renvoie à athlon, désignant à la fois la lutte et l’effort aussi bien que la récompense qui reconnaît l’action de combat, peu importe contre qui ou contre quoi. La couronne semble alors tout indiquée pour récompenser l’athlète, car une fois qu’il a prouvé qu’il pouvait vaincre, il est en droit de signifier qu’il détient ce pouvoir.

Têtes couronnées

Ainsi, la couronne ne fut pas une spécificité des prix décernés à Olympie. Aux Jeux de Némée, le vainqueur portait une couronne de céleri sauvage, à Delphes une couronne de laurier et à Isthme, une couronne de pin. Mais celle d’Olympie était la plus convoitée.

À LIRE AUSSI D’où vient le stade olympique ? Les couronnes olympiennes étaient tressées à partir du feuillage de l’olivier sacré qui poussait à côté du temple de Zeus. Un de ceux qu’Héraclès aurait rapportés du pays des Hyperboréens dans sa course après la biche de Cérynie. C’était un kotinos, un olivier sauvage, arbuste épineux qui produit peu de fruits et donc, peu d’huile. Mais cette dernière était reconnue pour sa délicatesse et appréciée dans la préparation de médicaments ou de parfums. Pausanias (115-180) précise que l’huile du kotinos d’Olympie sert à protéger de l’humidité la statue chryséléphantine (en or et en ivoire) de Zeus, alors qu’au Parthénon, dit-il, on utilise de l’eau pour prendre soin de celle d’Athéna. Avant lui, Théophraste (372-288 av. notre ère) s’étonne de la longévité extraordinaire de cet arbre olympien. C’est sans doute pour cela, pour sa nature indestructible, presque immortelle, qu’Héraclès l’aurait préféré entre tous pour tailler sa colossale massue.

Il faut dire qu’en Grèce, l’olivier n’est pas un arbre anodin et depuis le néolithique, sa culture est un marqueur culturel. L’huile qu’on en tire est au cœur de la vie politique, économique et religieuse. Elle sert à l’alimentation, à l’éclairage, à la parfumerie, aux rituels et à la médecine. Ses différentes qualités distinguent les classes sociales, indiquant qui a du pouvoir et qui n’en a pas. La couronne olympique porte tout cela, à quoi s’ajoute la majesté de Zeus, à qui les Jeux sont dédiés, et l’héroïsme d’Héraclès qui en serait l’instigateur. Dans la Grèce antique, il n’était alors rien de plus prestigieux que d’être couronné à Olympie.

Enfin, il n’est sans doute pas inutile de rappeler que plusieurs somptueuses et fragiles couronnes d’olivier en or ont été retrouvées dans des contextes funéraires de l’époque hellénique (323-31 av. notre ère). Elles accompagnaient de riches défunts dans l’autre monde. Assurément, elles symbolisaient la victoire de la vie sur la mort et ne manquaient pas non plus de signaler que leur porteur n’était pas du menu fretin, mais bien un représentant du pouvoir temporel.

Cercle fermé

Alors que le taenia fait la gloire du héros, la couronne fait le vainqueur. Contrairement au ruban de laine blanc et rouge, elle n’est pas souple, lâche. Elle est au contraire solide par sa matière (le dur kotinos) et par sa forme, un cercle renvoyant à l’idée de perfection et in fine à la nature céleste et divine. Placée sur la tête, elle la grandit, la rapproche des dieux sans annihiler la nature humaine. Elle consacre un pouvoir, indique que son porteur se rapproche de la nature divine.

À LIRE AUSSI Pourquoi la distance parcourue lors d’un marathon est 42,195 kmÀ la fin du XIXe siècle, Pierre de Coubertin utilise le motif d’une couronne d’olivier sur les courriers officiels qui ont trait à la renaissance des Jeux olympiques. Mais au tournant du XXe siècle, il n’est plus question de célébrer le pouvoir de la volonté en honorant un dieu, aussi antique fût-il. Alors, ce sont cinq anneaux qui viennent, en 1913, remplacer la couronne. Cinq anneaux qui deviendront bientôt le symbole mondial des Jeux olympiques modernes et qui reprennent exactement la symbolique universelle du cercle parfait, de la couronne. Désormais, les athlètes ne seront plus couronnés, à la seule exception des Jeux olympiques d’Athènes en 2004, qui renouent avec les couronnes d’olivier. Pourtant, de plus en plus de compétiteurs se font tatouer des cinq anneaux qu’ils porteront ainsi jusque dans leur tombe. Si leur peau n’est pas aussi incorruptible que les précieuses couronnes antiques, leurs médailles d’or, d’argent ou de bronze, parfaitement rondes, feront tout aussi bien l’affaire…


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