À moins d’un an de la cérémonie d’ouverture, Thomas Bach a remis les invitations officielles aux 203 délégations attendues. Le président du CIO se rêve bâtisseur d’un monde où paix, égalité et fraternité se côtoient.
Souad Soulimani est membre de L’Observatoire du Sport Business depuis 2016. Fondatrice de MediaSpoliS spécialisée dans l’éducation aux médias et la production de contenus dédiés au leadership féminin, elle est également présidente de Radio Déclic qui donne la parole aux habitants des quartiers populaires sur des sujets sociétaux majeurs.
Ce sont bien 203 délégations invitées, en plus de l’équipe olympique des réfugiés à Paris pour participer à la plus grande compétition sportive au monde. Une séquence historique au siège de Paris 2024 cette semaine en présence de Tony Estanguet, le triple champion olympique, de la Ville de Paris, de la Ministre des Sports Amélie Oudéa-Castera et de nombreuses personnalités institutionnelles.
On en parle depuis si longtemps. Nous y voilà donc, après un siècle d’attente et de tentatives infructueuses, Paris sera bien la ville hôte avec le rêve olympique à vivre les yeux grands ouverts. Dans quelques mois, moins d’une année, les Jeux s’ouvriront à Paris suivis des Jeux Paralympiques. Un évènement attendu qui sera scruté par le monde entier avec comme feuille de route un respect total des valeurs sportives et citoyennes partagées de tous comme l’a rappelé Thomas Bach dans son discours autour de l’histoire qu’il lie à la mémoire : «Il y a 3.000 ans, à Olympie, la civilisation grecque et antique a offert ce précieux cadeau à l’humanité. Notre reconnaissance envers le peuple grec est encore à ce jour immense».
«Unité et paix plus que jamais utiles en ces temps troublés»
Et de poursuivre : «Il y a 129 ans, le Français, le parisien, Pierre de Coubertin fondait le comité international olympique et rétablissait les Jeux olympiques de l’ère moderne». Et c’est avec détermination que sa déclaration solennelle devant la Ministre des Sports, des Jeux olympiques et paralympiques Amélie Oudéa-Castera se prolongeait : «L‘idée fondamentale des Jeux olympiques, c’est d’être une compétition qui rassemble le monde, une compétition pacifique. À l’heure des guerres qui frappent la planète, des tensions qui habitent le monde, nous avons besoin plus que jamais d’unité et de paix entre les peuples. C’est la mission que nous portons et que nous défendons avec les Jeux Olympiques qui construisent des ponts entre les peuples».
C’est dans un silence précieux et face à des journalistes, des athlètes, des dirigeants attentifs que Thomas Bach conclura en citant John Lennon : «Imaginez. Vous devez vous dire que nous sommes des rêveurs. Mais croyez-moi, nous ne sommes pas les seuls à rêver. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui, mercredi 26 juillet, le CIO envoie les invitations à 203 comités nationaux olympiques à travers le monde».
Un message qui résonne particulièrement en ces temps troublés en Europe et dans une géopolitique si instable dans le monde où le sport a cette force de rester un langage universel, une zone de droit et d’égalité, de respect et de liberté. C’est ce que défendra et rappellera le nouveau Président du CNOSF, David Lappartient qui rejoint à son tour la scène :
«Je souhaite dire quelques mots au nom des délégations invitées et présentes ici mais aussi de toutes celles qui seront présentes à Paris en 2024. Je peux vous assurer que nous allons organiser ces Jeux dans le respect des valeurs qui nous unissent. Nous partagerons l’amitié, la paix et suivrons avec force et détermination la devise olympique, plus vite, plus haut, plus fort. Je veux m’adresser à Tony Estanguet pour féliciter le travail des équipes de Paris 2024 mais également saluer le gouvernement et les collectivités territoriales engagées. Je le sais, tous ensemble, nous allons délivrer des Jeux exceptionnels avec passion et enthousiasme. Ce sont cette passion et cet enthousiasme que nous voulons partager avec toutes les délégations à qui je donne rendez-vous à Paris l’an prochain».
Le rendez-vous est définitivement pris. Il est aussi celui de grands défis. Celui d’une parité initiée et souhaitée. Et d’une seule et même équipe de France. Alors que la Coupe du Monde de Rugby ouvrira le bal en septembre prochain et testera le pays face à l’organisation de grands évènements, la ville de Paris est sous le feu de tous les projecteurs et la Région Ile-de-France comme région capitale enchaîne les chantiers pour pouvoir accueillir le monde entier et porter le sport comme outil de cohésion, de passion et de rassemblement à l’heure où les repères se perdent et où beaucoup s’interrogent sur leur place dans la société.
Tony Estanguet le sait mieux que quiconque, le sport a cette force de rendre plus libre, plus fort, de rassembler, fédérer en permettant de s’exprimer et d’exister. Celui qui aura remporté trois médailles d’Or dans trois olympiades différentes, Sydney, Athènes, Londres est à pied d’œuvre pour une fois de plus écrire l’Histoire à Paris du 26 juillet au 11 août 2024. Au total, 10.500 athlètes mobilisés, 329 épreuves et plus de 31.000 volontaires engagés dans une folle aventure humaine, sportive et inclusive dont il faut dès à présent préparer l’après. Cet héritage si inspirant et impactant attendu de tous, à commencer par les territoires et les habitants qui veulent croire à la force d’un rêve à condition que nous ouvrions tous ensemble les yeux vers un même horizon.
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