Dans six mois, ce sont les Jeux olympiques 2024 à Paris. Dans six ans, ce seront les Jeux olympiques dans nos Alpes. Jusqu’à une époque récente, j’étais très content quand j’apprenais qu’il y avait des Jeux olympiques en France, je me disais que c’était bien pour le rayonnement de notre pays. Les Jeux, c’est quand même sympa et puis le sport, Pierre de Coubertin a expliqué que c’est quelque chose de fraternel et bon pour le corps.
C’est vrai, mais ça atteint maintenant un tel niveau de démesure qu’il y a un revers de la médaille en ce qui concerne l’empreinte carbone de ce genre de festivités. D’abord, c’est devenu des manifestations internationales par nature, c’est mondialisé comme le reste. Cela provoque énormément de déplacements, en voiture quand les personnes viennent de pays limitrophes, en avion quand ils viennent d’un peu plus loin, et ça, c’est un premier poste de bilan carbone important.
Ensuite, il va falloir loger, nourrir ces braves gens. Il y a des infrastructures que l’on ne construit rien que pour ça. Quelques fois, on en refait quelque chose derrière et parfois, c’est plus difficile. L’empreinte carbone de ce genre de manifestations elle est loin d’être négligeable.
Il ne faut pas oublier qu’il y a aussi l’aspect digital désormais, parce qu’une bonne partie de l’équation économique de ce genre d’évènements, c’est de vendre les droits de diffusion. Derrière, certains vont acheter des téléviseurs plus grands pour regarder les Jeux, ça signifie aussi l’utilisation de serveurs et ça contribue aussi à l’empreinte carbone. Dans le gigantisme de cet événement, il faut peut-être revenir à l’esprit initial qui est de se mesurer en compétions sportives.
Qu’en est-il des Jeux d’hiver ?
Les gens qui s’intéressent au réchauffement climatique savent depuis un certain temps qu’il va tomber de moins en moins de neige dans les Alpes à l’avenir. On le voit d’ailleurs cette saison-ci. La neige va remonter de plus en plus haut, et elle tombera de plus en plus tard, parce que l’hiver arrivera de plus en plus tard.
Est-ce que c’est bien préparer l’avenir que de doter les Alpes d’infrastructures encore plus importantes, pour pouvoir pratiquer des Jeux d’hiver ? On peut raisonnablement se poser la question. Par ailleurs, il ne faut pas perdre de vue que tous les Français ne partent pas au ski et que depuis 2010, le revenu disponible des ménages en France à tendance à s’éroder et donc la fréquentation des classes moyennes française au ski, a tendance à aussi diminuer.
Les stations qui tirent aujourd’hui leur épingle du jeu, ce sont les grandes stations de renommée mondiale qui font venir de plus en plus de skieurs de l’étranger. Cela alourdit d’autant leur bilan carbone parce que ces braves gens prennent l’avion ou la voiture parfois. Il y a une espèce de fuite en avant.
Les deux premiers postes de bilan carbone d’une station de ski, ce sont les déplacements d’abord et ensuite le chauffage des logements. Est-ce qu’il faut encore renforcer ça ou est-ce qu’il faut préparer une douce décente, de circonstance, pour ce genre d’activités ? La question est posée et je regrette qu’elle n’ait pas été débattue avant que la France ait candidaté à ces JO.
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