Jeux olympiques : le pugilat est-il l’ancêtre de la boxe anglaise

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La première règle du pugilat tient à ce qu’il désigne. Pugilat vient du latin pugnus et désigne, comme son équivalent grec pygmè, le poing (fermé), la seule « arme » autorisée. Cette discipline, représentée pour la première fois à Olympie en 688 avant notre ère, est l’une des plus violentes des Jeux avec le pancrace. Tous les coups doivent être portés au visage, sans que l’on sache véritablement si c’est ou non une bonne chose puisque les combattants sont nus, huilés puis enduits d’une poussière qui les protège du soleil et absorbe la transpiration.

Seul « accessoire » autorisé à l’époque classique (510-323 avant notre ère), les himantes meilichai, de longues lanières de cuir (himas) souple qui mesurent environ 4 mètres de longueur et s’enroulent de différentes manières autour des mains, des poignets et parfois des avant-bras.

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Défensif ou offensif

Néanmoins, les témoignages archéologiques, sur les céramiques notamment, distinguent trois grandes écoles : ceux qui s’emmaillotent entièrement le poing pour former ce qui ressembler à un proto gant de boxe, ceux qui l’enroulent à la manière d’une attelle en prenant soin de toujours laisser le pouce libre, et les derniers qui ne protègent qu’une seule de leurs mains.

À LIRE AUSSI Jeux olympiques : comment se déroulait l’épreuve de char ? Peut-être existait-il une quatrième catégorie, celle des terreurs qui dédaignaient les himantes mais ceux-là ne firent pas long feu. Car s’il s’agit d’abord de protéger les articulations et les poignets du pugiliste, les bandes de cuir peuvent se révéler redoutables. Lorsqu’elles sont fixées de manière à laisser le pouce libre, elles permettent à l’athlète d’ouvrir ou de fermer la main. En d’autres termes, elles peuvent jouer un rôle défensif ou offensif : les bords des lanières rugueuses étant tranchants, ils ne manquent pas d’être dangereux lorsque les coups sont puissants ; ce qu’assurément ils étaient.

À partir du IVe siècle, les himantes meilichai deviennent himantes oxeis : ils sont désormais des mitaines enserrant les quatre doigts et laissant le pouce libre. Des anneaux de cuir proéminents s’enroulent autour au-dessus des premières ou deuxièmes phalanges. Les poignets et les avant-bras sont protégés par des lanières de cuir enroulées jusqu’au coude autour duquel est un brassard de laine.

Esthétique de la blessure

Le plus bel exemple de ce nouvel équipement nous est parvenu sous la forme du Boxeur des Thermes, une sculpture en bronze de la période hellénistique (323-31 avant notre ère) qui est à la fois le positif et le négatif de l’utilisation des himantes oxeis.

Ce boxeur sort d’un combat et reprend des forces. Peut-être regarde-t-il son adversaire ou la foule venue assister au pugilat. Son corps ne porte pas de traces de coups mais son visage et le haut de son dos sont bardés de cicatrices. Les techniques employées par le sculpteur rendent à la fois la vérité physique des pugilistes et la perception de ce physique par la société grecque.

À LIRE AUSSI Jeux olympiques : pourquoi lance-t-on un javelot ? Sur son front, ses joues et ses oreilles, des balafres anciennes et nouvelles sont indiquées par des alliages différents de celui du bronze. Du cuivre rouge fondu et appliqué à froid rend avec réalisme les ecchymoses et le sang qui perle des plaies du dernier combat. C’est une véritable esthétique de la blessure, un hommage admiratif à la vaillance d’un homme qui retourne au combat, malgré les blessures anciennes et la promesse des nouvelles.

Preuves du courage

À Olympie, où les vainqueurs reçoivent une couronne d’olivier et un bandeau de laine rouge et blanc – avant d’être considérés comme des dieux vivants dans leur cité et de devenir, pour certains, immensément riches –, ces cicatrices sont comme des médailles.

Elles sont la fierté de celui qui les porte. Encore à l’époque hellénistique, les cicatrices de combat n’ont pas la laideur des balafres « ordinaires », elles sont des preuves du courage. C’est bien leur seule qualité car les pugilistes sont parfois tellement défigurés que même leurs proches ont du mal à les reconnaître.

Qu’importe, ils continuent de s’entraîner au sphairistèrion, du nom des sphairai, des gants proches de ceux de la boxe anglaise et dédiés à l’exercice. Les abandons signent en général une fin de carrière – beaucoup plus rarement la mort – à l’issue de combats où n’existent pas encore les rounds. Si la nuit tombe, le climax départage les adversaires : chacun doit subir un coup sans l’esquiver. À l’époque romaine, les himantesoxeis devenus « cestes » sont toujours les indispensables des pugilistes, dont l’art est l’un des plus appréciés aux jeux du cirque.


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