À l’instar des scènes de combat du film La Guerre des boutons (1962), le jet de pierre est, depuis la nuit des temps, un incontournable de l’attaque à peu de frais. Pendant l’Antiquité, il est un passe-temps et une arme de guerre connus sous le nom de « lithobolos ». Déjà dans L’Iliade, les Myrmidons, qui s’ennuient ferme lors de la brouille entre Achille et Agamemnon, jettent des cailloux pour passer le temps.
Puis, ce sont des blocs de fer que l’on balance le plus loin possible à l’occasion des Jeux donnés en l’honneur de Patrocle. Lancer des objets lourds et contondants a ainsi toujours fait partie des réjouissances simples de l’être humain civilisé. Et ces loisirs lithiques n’ont pas pour vocation de tuer ou de blesser qui que ce soit ; si l’inévitable se produit, c’est une fatalité.
En pierre, en fer, en plomb ou en bronze
À l’époque hellénique, cailloux et blocs de fer ont cédé la place à des disques que l’on lance en compétition le deuxième jour des Jeux olympiques. La discipline fait partie du pentathle, aux côtés du saut en longueur, de la course, de la lutte et du javelot.
Les disques antiques mis au jour varient en diamètre et en poids. Pourtant, Pausannias (115-180), géographe et voyageur de l’Antiquité, sous-entend l’existence d’une uniformisation des disques lorsqu’il reconnaît (livre VI, chapitre XIX) « trois disques de ceux dont on fait usage au pentathle ».
À LIRE AUSSI Jeux olympiques : d’où vient la couronne d’olivier ? L’archéologie et les sources historiques témoignent de disques en pierre puis en fer, en plomb ou en bronze. Ils mesurent de 16,5 à 34 cm de diamètre et pèsent de 1,2 kg à plus de 6 kg sans qu’on puisse écarter la possibilité, pour les plus lourds, d’objets votifs. Retenons que, si les caractéristiques des disques ont varié selon les époques, les Jeux réservaient aux plus jeunes compétiteurs des disques plus légers que ceux des adultes.
Involontaires meurtriers
Ces objets pouvaient être décorés de lignes concentriques, de motifs ou même gravés après une victoire. C’est le cas du disque de bronze « parlant » daté du VIe siècle avant notre ère et conservé au British Museum. Il témoigne du lancer victorieux de son propriétaire, Exoidas, et du vœu de ce dernier de dédier l’objet aux Dioscures, les jumeaux divins et fameux discoboles.
Quant à la manière de lancer l’objet, on ne manque ni de céramiques ni de sculptures pour se faire une idée du mouvement technique qui est à peu de chose près toujours le même aujourd’hui. Par précaution, les athlètes modernes sont invités à effectuer leur lancer dans un espace protégé par des filets.
À LIRE AUSSI D’où vient le stade olympique ? Une leçon tirée de la pratique et des discoboles antiques qui furent régulièrement d’involontaires meurtriers. Persée tua son grand-père Acrisios, Apollon son amant Hyacinthe et Hermès fracassa le crâne de Crocos qui se trouvait bêtement sur la trajectoire du projectile.
Si ces accidents mortels laissent désemparés les lanceurs, ils favorisent parfois la vie : du sang de Hyacinthe et de Crocos naissent la hyacinthe et le crocus. Le disque – seule discipline qui ne soit pas en rapport direct avec la pratique militaire – semble ainsi lié à des rites agraires. Sa forme et sa trajectoire évoquent le soleil et, s’il donne la mort lorsqu’il heurte une tête, il donne la vie lorsqu’il frappe le sol.
Entre la vie et la mort
Un autre disque olympien s’oppose à la guerre. Il s’agit du disque en bronze gravé de l’accord de la trêve sacrée (ekecheiria) qui suspend les hostilités dans tout le monde hellénique pendant la durée des Jeux d’Olympie. Aristote (384-322 av. notre ère) en témoigne et Pausanias dit l’avoir vu. Ce disque sur lequel était inscrit le nom d’Iphitos, roi d’Élide et instigateur de la trêve olympique – peut-être avec le mythique législateur spartiate Lycurgue – était capital pour la temporalité grecque.
À LIRE AUSSI Pourquoi la distance parcourue lors d’un marathon est 42,195 kmEn fixant cette première trêve en 776 avant notre ère, le disque devenait une borne temporelle servant à définir une période de quatre années, une olympiade. L’ekecheiria pacifiait la hiéroménie, période avant, pendant et après les Jeux, afin que tous puissent se rendre en sécurité à Olympie.
Ironiquement, les accords de la trêve commémorant l’initiative d’Iphitos sont inscrits sur le même objet avec lequel Oxylos, ancêtre du roi d’Élide et restaurateur des Jeux olympiques, a tué son propre frère Thermios : un disque. Encore une fois, l’objet balance entre la vie et la mort.
En 1934, cinq disques de cuivre ont été fabriqués à l’occasion de la réunion du Comité international olympique à Athènes. Ils étaient gravés des noms d’Héraclès, d’Iphitos et de Lycurgue. L’un d’eux est visible au Musée olympique de Lausanne. Ils sont la preuve que les guerres reprennent toujours lorsque la trêve prend fin. Une fatalité pareille à celle qui fait des disques des objets soit bénéfiques, soit meurtriers.
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