Jeux olympiques : pourquoi lance-t-on un javelot

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Lorsque la trêve sacrée interrompait les velléités helléniques pour pacifier les Jeux d’Olympie, les épreuves transformaient la compétition en une guerre où on ne tue pas. C’est, peu ou prou, la définition du sport antique, sans s’émouvoir de mêler ce qui nous semble aujourd’hui s’opposer.

Preuve en est qu’aucune discipline antique ne fait appel au collectif ; à Olympie, c’est chacun pour sa peau. En cela, l’idéal de Coubertin d’un « monde pacifique et meilleur grâce au sport » semblerait tout à fait curieux aux yeux antiques. Car aux Jeux d’Olympie, l’essentiel n’est pas de participer, l’essentiel est de gagner, d’écraser ses adversaires, à la guerre comme à la (presque) guerre. Et si le javelot ne tue pas au stade, il est une arme redoutable sur le champ de bataille.

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Corps à corps

La lance « doru » est utilisée pour le combat et la chasse. C’est une longue tige en bois équipée d’une pointe de lance à l’une de ses extrémités et d’une pointe en métal nommée « saurotère » (« tueuse de lézard ») à l’autre. C’est l’arme par excellence, si bien que l’expression « gagné par la lance » désigne le butin des vainqueurs. C’est l’attribut des hoplites, membres de l’infanterie lourde, armés jusqu’aux dents et susceptibles de lancer leur doru si besoin.

À LIRE AUSSI Jeux olympiques : pourquoi lance-t-on des disques ? Car l’arme est conçue aussi bien pour le corps à corps – bien qu’elle mesure en moyenne la taille d’un homme – que pour la projection. Puisque les hoplites sont des citoyens-soldats, ils fabriquent leur propre doru et par conséquent, les caractéristiques de ce dernier varie autant dans sa dimension que dans son poids, l’essence de bois utilisée ou la qualité du métal employé. Exceptées les pointes de lance et saurotères, aucun doru n’est parvenu intact jusqu’à nous.

Le perfectionnement de cette arme a consisté en l’ajout de l’« ankyle », une lanière de cuir enroulée autour de la hampe dans laquelle on passe l’index ou le majeur pour l’utiliser comme un propulseur. L’ankyle permet ainsi de gagner en puissance de tir ou en précision selon l’endroit où la lanière est fixée.

Arme de l’infanterie légère

À l’arrière du centre de gravité du doru, la portée du lancer est améliorée au détriment de la précision et inversement dans le cas d’une fixation à l’avant du centre de gravité. Puisque l’entraînement à la pratique militaire débutait au gymnase, le lancer de javelot s’effectuait sur une cible, c’est probablement ainsi que l’ankyle est passé du doru au javelot.

À LIRE AUSSI Jeux olympiques : d’où vient la couronne d’olivier ? Est-ce un hasard si la discipline du javelot fait enfin son entrée aux Jeux d’Olympie en 406 avant notre ère, soit soixante-dix ans après la première Olympiade ? Certainement pas. Lors des dernières années de la guerre du Péloponnèse (431-404 avant notre ère), l’importance du javelot court akonition comme arme de l’infanterie légère a changé la donne.

À partir de cette époque, cette arme devient l’attribut des peltastes, des soldats portant bouclier léger, épée et javelot et dont l’élite – les javeliniers agrianes de l’armée d’Alexandre le Grand – jouera un rôle décisif dans la bataille de Gaugamèles (331 avant notre ère) contre Darius III.

Éviter les accidents

Néanmoins, aux Jeux olympiques, il n’est pas question de tuer et le tir sur cible, simulacre de meurtre, est écarté au profit du tir de puissance. La pointe de lance et la pointe saurotère du doru sont remplacées par une pointe de métal émoussée et montée sur une soie emmanchée dans la hampe du javelot. La pointe agit ici comme contrepoids pour permettre au javelot du penthatlon – l’« apotomas », qui signifie « de dimension réduite » – de se planter dans le sol et d’éviter les accidents si jamais le javelot venait à entrer en collision avec une cible mouvante à sang chaud.

À LIRE AUSSI D’où vient le stade olympique ? Chaque lancer doit s’effectuer en ligne droite – afin d’épargner le public installé le long du stade rectangulaire – et s’enfoncer dans le sol. La distance est marquée par un petit piquet puis mesurée. Celui qui a lancé son javelot le plus loin a gagné, principe d’une simplicité enfantine, qui n’a pourtant pas le sel de la pratique élaborée par la délicieuse Atalante.

L’héroïne, qui vivait selon la règle d’Artemis, se vit imposer par son père de se marier. Elle posa ses conditions : elle épouserait celui qui la battrait à la course, elle qui était justement imbattable. Fair-play, elle laissait partir ses optimistes prétendants avec une bonne avance puis les transperçait de son javelot un à un, une fois qu’elle les rattrapait, remontant le fil de la course jusqu’au dernier. La discipline mêlant intelligemment la course et le javelot ne trouva pourtant pas d’autres adeptes après elle.


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