Jeux olympiques : quand le vainqueur recevait un… cordon de laine

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, Jeux olympiques : quand le vainqueur recevait un… cordon de laine

Les trois meilleurs compétiteurs de nos Jeux olympiques contemporains reçoivent pour récompenses la matérialisation de leur gloire : l’or impérissable, immortel pour le meilleur, l’argent puissant mais prompt à se ternir pour le deuxième, le bronze oxydable pour le troisième. Trois métaux solides qui ne craignent pas le temps, augurant d’un destin similaire pour les vainqueurs.
Pourtant, après plus d’un siècle d’existence des Jeux de Coubertin, quel athlète a véritablement défié l’oubli universel ?

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Les antiques Jeux d’Olympie avaient une bien meilleure conscience de l’humilité qui doit accompagner la victoire. L’unique vainqueur de chaque épreuve recevait, en plus de la couronne d’olivier, un cordon de laine ceignant sa tête et une feuille de palme, marques symboliques de l’attention divine qui venait de lui être accordée, et allusions à peine voilées à sa fugacité.

L’athlète victorieux reçoit le taenia, un bandeau rouge et blanc

Le taenia est généralement défini comme un cordon torsadé mêlant deux laines teintées, l’une en blanc, l’autre en rouge. Plus précisément, ce mot semble avoir surtout désigné les franges qui tombaient du nœud maintenant le fin bandeau de laine rouge et blanc (vitta), autour de la tête, des bras et des jambes du vainqueur. La nuance est importante puisque si le taenia est le résultat d’un nœud, il disparaît une fois le ruban dénoué. Il n’est donc pas une couronne qui désigne à elle seule un pouvoir pérenne et solide.

D’ailleurs, les sculptures et les céramiques antiques représentent plus souvent des athlètes ceints du taenia plutôt que de la couronne d’olivier, car celle-ci est spécifique aux Jeux d’Olympie, tandis que le cordon de laine est panhellénique. La Tête d’Athlète vainqueur datée du Ve siècle avant notre ère, conservée au Louvre, ou bien l’amphore du Prix panathénaïque datée du IVe siècle avant notre ère, exposée au Getty Villa Museum en Californie, ne représentent pas des athlètes couronnés de feuillage mais bien la tête ceinte d’un cordon souple.

Le nœud agit alors comme un symbole qui clôt l’incertitude des épreuves olympiques. Il est désormais certain que le meilleur athlète vient d’être désigné par les dieux. Mais est-ce définitif ? L’ambivalence du nœud permet d’en douter ! Un nœud peut à loisir se nouer et se dénouer pour se fixer sur un front adversaire.

À l’inverse de la couronne solide, impérissable et signe d’une affiliation divine, le nœud est instable, propre à disparaître, à l’image des mortels. Mais ce sont ici des mortels qui ont su s’élever un temps au-dessus de leur condition, suffisamment pour impressionner les dieux.

C’est ce qu’indique la laine colorée. Si nos yeux contemporains n’y voient pas clair, ceux des antiques ne s’y trompent pas : le rouge indique le divin. Associé au soleil et à l’or (ce que traduit le vermeil médiéval, en précédant la merveille éblouissante d’un métal chauffé à blanc), le rouge comme le blanc incarnent dans la matière la lumière pure et insaisissable, en un mot, divine.

Par ce ruban de laine souple et noué, la victoire accordée laisse entrevoir les horizons inatteignables de l’immortalité, celle que seul Héraclès a obtenue. Grâce à cette victoire, et tant que l’on se souviendra de son exploit, le nom du vainqueur survivra à son corps. C’est l’éternité à l’échelle humaine, glorieuse et vaine.
Quant à la palme, qui devient tardivement l’un des prix, elle n’est autre qu’un symbole de victoire de la vie sur la mort. Son feuillage toujours vert et son homophonie grecque avec le terme désignant le phénix, son lien indéfectible avec Léto, qui trouve refuge contre lui pour accoucher d’Apollon et d’Artemis, tout cela le lie à la vie et à l’immortalité. Ce dont se souviendra la chrétienté.

Just do it ! Nike n’est pas une marque, elle n’est pas non plus une virgule. Nikè est la personnification de la Victoire, elle porte la volonté des dieux. À Olympie, elle est au creux de la main de Zeus lorsque le sculpteur Phidias (mort vers 430 avant notre ère) la représente, brandissant le taenia dans une main, la palme dans l’autre. Elle est volatile, loyale et la plus célèbre de sa fratrie. Ses frères Zélos et Kratos personnifient respectivement le zèle l’ardeur, l’émulation, la jalousie et la force, la puissance, la vigueur et la solidité. Leur sœur Bié incarne la vaillance et la violence. À eux quatre, ils constituent les moyens de la conquête et de son maintien. La preuve par l’or pour nos athlètes contemporains, par l’attention divine pour les vainqueurs olympiens.


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