Jeux olympiques : vers des retombées économiques et sociales en deçà des attentes

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Travail de titan que d’évaluer ce que peut rapporter, ou non, l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques dans un pays. Dix mois après son lancement et 156 auditions plus tard, c’est l’heure du bilan. Les conclusions de la mission d’information parlementaire, rendues publiques ce 5 juillet, sont toutefois mitigées malgré l’enthousiasme des deux rapporteurs à l’égard de l’événement.

« Cela doit marquer durablement les jeunes générations, le sport, cela crée du bien commun et on espère qu’il y aura une culture 2024 dans notre pays », veut croire le député de la majorité Stéphane Mazars. « Une chance pour la France qu’il faut saisir » et dont la « réussite durable » dépend de « l’engouement populaire », estime le communiste Stéphane Peu. Or, pour le moment, « on ne sent pas que la France attend les Jeux avec une impatience débordante », admet Stéphane Mazars, « mais c’est normal à un an de cette manifestation ».

L’Éducation nationale en retard

Ce qui est, en revanche, pointé du doigt par les co-rapporteurs, c’est que l’ Éducation nationale s’empare trop peu de cette occasion pour remettre l’activité sportive au cœur de son projet pédagogique. Et ce, alors même que « nos interlocuteurs n’ont pas masqué leur inquiétude vis-à-vis d’une jeunesse de plus en plus sédentaire avec d’importants risques sociaux et en termes de santé publique », alerte le député macroniste.

Des actions ont déjà été menées, telles les 30 minutes d’activité physique par jour en primaire ou l’expérimentation de 2 heures d’EPS supplémentaires par semaine au collège, mais cela reste insuffisant. D’où plusieurs préconisations à ce sujet parmi les 53 que compte le rapport, dont le passage à 4 heures hebdomadaires de sport en primaire et au collège, ou l’idée d’une double licence UNSS/associations sportives pour que l’école soit un tremplin vers une pratique sportive plus approfondie. Ce qui ne va pas sans le rappel que cela nécessite d’y mettre « les moyens, financiers et humains ».

12 à 15 millions de touristes pendant les Jeux

Même quand l’optimisme est de mise, ce n’est pas sans quelques nuances. Ainsi, Stéphane Peu note que, du point de vue de l’insertion professionnelle sur les chantiers des Jeux, « tous les engagements ont été tenus » et qu’il n’y a « pas d’inquiétude pour ceux qui ont vu leur parcours d’insertion se transformer en CDI » quant à la pérennité de leur emploi. Et ce du fait de cahiers des charges post-JO encore bien rempli, avec le projet Grand Paris Express qui devrait courir jusqu’au milieu des années 2030. Mais l’élu de la Seine-Saint-Denis regrette « une conversion (de ces dispositifs d’insertion, NDLR)  en parcours d’emploi assez faible ».

Quant à l’impact sur le tourisme, celui-ci est dur à chiffrer. D’une part, à long terme, il est difficile d’évaluer l’apport qu’aura l’évènement pour une destination touristique déjà prisée. D’autre part, au moment même des Jeux, si Stéphane Peu avance l’estimation de « 12 à 15 millions de touristes » liés à la compétition, il est compliqué de calculer à l’avance à quel point le tourisme olympique se substituera au tourisme habituel. Et donc le surplus réel de voyageurs provoqué par les Jeux.

Les transports, principal point d’alerte

Enfin, vient s’ajouter un élément nouveau, les récentes violences urbaines. « Il est clair que ce n’est pas forcément bon pour l’image du pays », s’inquiète Stéphane Mazars. D’autant plus que « plus on est éloigné des événements, plus il y a un effet loupe avec l’impression que la région parisienne est à feu et à sang », mesure son collègue communiste. Ce qui doit obliger les autorités à « jouer l’apaisement social dans un climat tendu ».

Une réflexion que Stéphane Peu applique également à la gestion des transports, principal point d’alerte relevé par cette mission. Alors qu’une partie des aménagements ne seront pas terminés à temps, l’inflexibilité de Valérie Pécresse qui refuse de revenir sur l’ouverture à la concurrence des bus en janvier 2025 s’ajoute au problème. Les conséquences de cette libéralisation des transports et le bras-de-fer à venir avec les syndicats risquent d’enkyloser un peu plus le réseau.

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La présidente de la Région Île-de-France anticipe le conflit et appelle ces derniers à ne pas prendre les Jeux « en otage ». Stéphane Peu la renvoie à ses responsabilités : « C’est à elle de se comporter en femme d’État et de reporter l’ouverture à la concurrence ».

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