Les Jeux olympiques sont-ils en cause dans le manque d’hébergements pour les sans-abri en Ile-de-France

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Des migrants venus d’Ile-de-France arrivent dans un ancien hôtel à Montgermont (Ille-et-Vilaine), près de Rennes, le 20 juin 2023. Des migrants venus d’Ile-de-France arrivent dans un ancien hôtel à Montgermont (Ille-et-Vilaine), près de Rennes, le 20 juin 2023.

C’est une petite musique qui a commencé à monter à la rentrée 2022 et qui s’est amplifiée en avril, avec la création de « sas » visant à accueillir les sans-abri d’Ile-de-France dans dix régions : la Coupe du monde de rugby prévue en septembre 2023 et, surtout, les Jeux olympiques (JO) d’été de 2024 à Paris seraient responsables de la diminution du nombre d’hôtels faisant de l’hébergement d’urgence. Ils inciteraient les pouvoirs publics à faire place nette, en empêchant les sans-abri d’installer leurs tentes et en les envoyant en province.

Cette critique – récurrente à l’approche des grands événements sportifs, en France comme ailleurs – est-elle vraiment fondée ? Elle mérite, en tout cas, d’être relativisée.

La disparition de places d’hébergements d’urgence est en effet largement subie par les pouvoirs publics. Durant la crise sanitaire liée au Covid-19, le gouvernement avait porté l’hébergement d’urgence à un niveau record de 120 000 places en Ile-de-France – soit plus de la moitié des places disponibles dans le pays. « Comme le parc hôtelier classique était alors disponible, faute de touristes, il a été très sollicité », rappelle-t-on à la préfecture de région.

Mais les hôtels et résidences étudiantes exceptionnellement mobilisés ont commencé, en 2022, à revenir à leur activité initiale. « L’année a été extrêmement dure : on a perdu 5 000 places, surtout à Paris intra-muros, et nous n’avons pu en remplacer que 2 500, souvent dans des hôtels plus loin en Ile-de-France, se souvient la directrice générale du Samusocial, Vanessa Benoît, dont les services réservent environ 54 000 nuitées hôtelières chaque soir pour le compte de l’Etat et de collectivités. Quelques hôtels ont dit fermer pour faire des travaux avant les JO, mais c’était très minoritaire. Il semble y avoir eu un emballement sur l’impact des Jeux… »

L’Etat a lancé un appel d’offres pour remplacer les places perdues par de nouvelles, en centres d’hébergement d’urgence. « Ces centres sont plus adaptés que l’hôtel, et ont aussi l’avantage d’effectuer un accompagnement social », salue Mme Benoît. Mais les ouvertures n’ont pas été aussi rapides que les fermetures. Il a fallu déplacer, souvent loin, des personnes qui avaient été hébergées durablement au même endroit, où elles avaient scolarisé leurs enfants, trouvé des emplois, noué des relations… « On a pu éviter les remises à la rue, mais il y a eu des fins de prise en charge, quand les personnes refusaient la nouvelle proposition d’hébergement », regrette-t-elle.

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