Paris 2024 : toujours sans logement, des bénévoles pourraient renoncer aux Jeux

A cinq mois de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, de nombreux bénévoles peinent toujours à trouver un logement pour la période, notamment en raison des prix.

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France Télévisions – Rédaction Sport

Publié le 15/03/2024 07:00

Temps de lecture : 4 min

Des bénévoles toujours sans logement pour les Jeux envisagent de laisser tomber leur volontariat. (MAXPPP)

Bénévoles cherchent désespérément logements pour les Jeux olympiques. Ils étaient plus de 300 000 à postuler pour accueillir, guider, soigner, ou orienter pendant Paris 2024. Seulement 45 000 ont été choisis. Originaires de Tunisie, du Brésil, du Royaume-Uni, de France métropolitaine ou des départements et collectivités d’outre-mer, ils sont nombreux à rencontrer des difficultés pour trouver un logement pour la période olympique. Alors que l’événement aura lieu dans moins de cinq mois, certains et certaines d’entre eux s’inquiètent de ne pas pouvoir assurer leur bénévolat en raison de l’explosion des prix des locations pendant la période.

« J’ai été sélectionnée pour être bénévole à Roland-Garros, détaille Susan, une retraitée originaire des Midlands de l’Est, en Angleterre. J’ai exploré de nombreux sites de location comme Airbnb et des sites de réservation en ligne, et les prix sont ridicules ! On m’a proposé un appartement à 14 000 livres (plus de 16 000 euros) pour deux semaines ! » Comme elle, d’autres Britanniques écument les groupes Facebook créés par de futurs bénévoles pour se partager les bons plans… rares. « Je veux faire ce bénévolat, mais je suis totalement sidéré par les coûts. Si je ne trouve pas de logement à un prix raisonnable, je devrai envisager de me retirer », déplore-t-elle.

Susan est loin d’être seule dans cette situation. Robin, 31 ans, est originaire de Nouvelle-Calédonie, et sa participation aux Jeux pourrait être remise en cause s’il ne parvient pas à être hébergé chez des connaissances : « Je cherche désespérément un logement sur Paris, et aujourd’hui je n’ai toujours pas trouvé. Avec le billet d’avion à payer, je ne peux pas me permettre financièrement de louer quelque chose, surtout quand je vois le prix des locations durant la quinzaine des Jeux. » 

Robin sera membre de l’équipe chargée de l’équipement sportif, censée contribuer au bon déroulement des compétitions sportives et à la bonne expérience des athlètes sur les épreuves de water-polo. Borsha, lui, a 56 ans et est radiologue en Angleterre. Une place de bénévole à la Polyclinique lui a été proposée. L’établissement, temporaire, sera installé en plein cœur du village olympique. « Déjà que je vais devoir faire une croix sur mon salaire en Angleterre pendant deux à trois semaines… Tout ce que j’ai vu était bien au-delà de ma fourchette de prix, ou coûtait plusieurs milliers de livres. Et je n’ai trouvé aucune chambre d’étudiant disponible », confie-t-il. 

« Les volontaires savaient qu’ils n’étaient ni payés, ni hébergés. Ils savaient qu’ils se débrouilleraient par eux-mêmes« , avançait Michel Cadot, délégué interministériel aux Jeux olympiques et paralympiques, lors de son audition par la commission de la culture, de l’éducation, de la communication et du sport au Sénat début janvier dernier. « Cette contrainte était posée dès le départ », insistait-il. 

Samuel, originaire du pays de Galles, sera volontaire sur les épreuves d’aviron pendant les Jeux olympiques et les paralympiques, s’il trouve un logement. Le jeune homme estime que « Airbnb, en tant que sponsor des Jeux, devrait déployer davantage d’efforts pour aider à accueillir les volontaires pour les Jeux ». Le jeune homme, qui avait rencontré les mêmes difficultés lors des Jeux de Rio en 2016, participera à la Convention des volontaires le 23 mars prochain : « J’ai bon espoir de rencontrer des gens qui pourraient m’ouvrir leur maison », espère-t-il. Le Gallois mise également sur une forte baisse des prix à quelques semaines de l’évènement.  

Combien de volontaires devront abandonner leur rôle en raison des prix des logements ? Difficile d’estimer le chiffre, mais ce qui est sûr c’est qu’ils seront remplacés. Contacté, le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop) détaille : « Paris 2024 a constitué une équipe de volontaires ‘remplaçants’, mobilisables en cas de désistement, qui pourront, si nécessaire, venir réaliser des missions pendant les Jeux. Et on a anticipé la mobilisation et la formation de ces volontaires. »

Certaines fédérations ont pris des initiatives. Selon nos informations, la Fédération française de la montagne et de l’escalade (FFME) a demandé à ses licenciés en Île-de-France de « proposer un lit ou un canapé » à un bénévole. En échange ? Ils peuvent gagner des places pour voir les épreuves : « Être bénévole, c’est déjà un investissement en temps et sur le plan émotionnel. Si on peut éviter de leur rajouter un investissement financier pour le transport et l’hébergement, il faut le faire, analysait Anne Grospeillet-Quintin, la directrice générale de la Fédération. C’est bien l’idée que la fédération se fait du bénévolat. »

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