Plusieurs centaines de travailleurs du commerce et des services se sont rassemblés mercredi 17 janvier devant le siège du comité d’organisation des Jeux olympiques (COJO), près de Paris, pour dénoncer la « déréglementation du code du travail » à l’approche des Jeux olympiques (JO) de 2024.
Abrités de la pluie sous des barnums, agents de sécurité, salariés de la restauration, de l’hôtellerie et de la grande distribution, entre autres, se sont mobilisés à l’appel de la CGT pour dire leur « refus d’être les esclaves du capitalisme ». Ils protestent contre un décret permettant de suspendre le repos hebdomadaire dans certaines entreprises pendant les Jeux.
Contestée par les syndicats, cette dérogation au repos hebdomadaire obligatoire a été accordée à la fin de novembre par un décret du gouvernement aux entreprises participant à la diffusion ou à l’organisation des Jeux olympiques pour une période de près d’un mois l’été prochain.
Actions coup de poing
« Si le gouvernement ne revient pas » sur ce décret, Amar Lagha, secrétaire général de la CGT-Commerce et services, a déclaré : « On mènera pendant tout le temps des JO des actions coup de poing ; on fera la grève partout où c’est possible. » « D’ores et déjà, dans certaines branches, on interdit aux travailleurs de poser leurs congés cet été », a-t-il également assuré, près d’une banderole du syndicat promettant « l’incendie social », « si la flamme des JO brûle le code du travail ».
Autre dérogation critiquée par la CGT : la possibilité pour les commerces de quinze arrondissements de Paris d’ouvrir le dimanche, en « prévision d’une affluence exceptionnelle » pour les Jeux olympiques, qui se tiennent du 26 juillet au 11 août. « Est-ce que les touristes vont vraiment aller à Monoprix, Decathlon ? », s’est interrogé Amar Lagha.
« On n’est pas contre les Jeux olympiques. On est contre la casse du travail à cause des JO », a affirmé à l’Agence France-Presse (AFP) Linda Zarif, salariée depuis trente ans dans la restauration rapide, notant que les secteurs du commerce et des services avaient déjà été affectés lors de la pandémie de Covid-19.
« On ne veut pas qu’on se serve des JO pour remettre en question le peu d’acquis sociaux des travailleurs les plus précaires », a renchéri Amar Lagha, disant sa « crainte » que les dérogations prévues le temps des Jeux ne « deviennent la norme ». « Ce n’est pas le COJO qui est responsable de la loi, mais on ne les a pas entendus la contester », a relevé le syndicaliste pour expliquer le choix du rassemblement à Saint-Denis, devant le siège du COJO, dont fait partie l’ancien leader de la CGT Bernard Thibault.
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