Il y a de quoi être interpellé. Alors qu’EDF est partenaire premium de l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques 2024, censés être les plus faiblement carbonés de l’histoire, le nucléaire n’apparaît nulle part dans les éléments de communication. Pourtant, l’atome civil est l’énergie qui émet le moins de CO2 aux côtés de l’hydroélectricité et il reste, de loin, la première source de production électrique française (65% du mix en 2023).
En revanche, les organisateurs se targuent de Jeux alimentés à 100% par de l’électricité renouvelable. Dans le film publicitaire d’EDF pour les JO, qui sera diffusé prochainement, l’accent est ainsi mis sur « l’énergie qui se renouvelle ». Un slogan répété à trois reprises en l’espace d’une minute et 30 secondes. L’électricien, lui, est présenté comme « le fournisseur officiel d’électricité renouvelable de Paris 2024 »
« C’est pour nous une façon de faire savoir que l’électricité d’EDF est très décarbonée et c’est l’occasion de montrer qu’EDF est un acteur majeur dans la production d’énergies renouvelables », argue François-Xavier Bonnaillie, directeur développement commercial et partenariat de Paris 2024.
Le nucléaire, tabou pendant les JO ?
Alors, le nucléaire est-il devenu tabou chez EDF le temps des Jeux 2024 ? En réalité, ce parti pris de communication sans atome est le résultat de la demande du Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques (Cojo) qui, lors de la candidature, avait spécifiquement exigé des Jeux 100% renouvelables. A l’époque, en 2015, le retour en grâce du nucléaire n’a pas encore eu lieu. Bien au contraire. Nous sommes quatre années après l’accident de Fukushima et la France s’est engagée à diminuer la part du nucléaire à 50% de son mix électrique via la fermeture de plusieurs centrales, dont celle de Fessenheim. Une promesse de campagne de François Hollande en 2012, actée en avril 2017. Le grand virage de la politique énergétique marquée par le discours d’Emmanuel Macron à Belfort, en février 2022, officialisant la construction de six nouveaux réacteurs, voire de huit supplémentaires, n’interviendra que sept ans plus tard.
Les Jeux olympiques seront-ils donc réellement alimentés uniquement par de l’électricité issue d’énergies renouvelables ? Dans les faits, les sites des JO seront directement raccordés au réseau électrique. Or, il est impossible de tracer spécifiquement l’origine de chaque électron injecté sur le système. Autrement dit, lorsque l’on consomme de l’électricité à un instant T, nous ne pouvons pas savoir quelle quantité de ces électrons est issue d’un champ éolien, d’une ferme photovoltaïque, d’un barrage hydraulique, d’une centrale nucléaire, d’une centrale à gaz ou au charbon.
Une blockchain pour tracer l’électricité heure par heure
Pour remédier à cela, EDF va s’appuyer sur un mécanisme très connu dans le secteur : celui des certificats de garantie d’origine renouvelable. Ceux-ci seront émis par un producteur (en l’occurrence EDF renouvelables, une filiale du groupe) et certifiés par un organisme désigné par l’Etat. « Le volume d’électricité qui sera utilisé sera couvert par des certificats de garantie d’origine spécifiques issus de huit installations sélectionnées. Ce sont des installations éoliennes et solaires, réparties sur l’ensemble du territoire [national, ndlr] », expose Birgit Fratzke-Weiss, directrice commerce Ile-de-France d’EDF. Parmi ces installations, le parc éolien de la côte de Jade, en Vendée, ou encore la centrale solaire flottante de Lazer, dans les Hautes-Alpes.
Mais quid du caractère intermittent de ces énergies ? « Pour assurer que l’électricité consommée pendant les Jeux est vraiment couverte par l’électricité produite sur ces huit sites, la concomitance entre la production et la consommation sera certifiée heure par heure grâce à un nouvel outil TrackElec », assure Birgit Fratzke-Weiss. « Cela va générer un certificat de concomitance horaire en plus de celui de la garantie d’origine. Ce dispositif se base sur une technologie blockchain externe, développée par l’organisme Energy web foundation », précise-t-elle. EDF estime ainsi qu’il sera en mesure de couvrir 80% de la consommation des Jeux avec la concomitance horaire.
« Le diesel sera en secours du secours »
Au-delà de ces mécanismes de traçabilité, l’entreprise, détenue à 100% par l’Etat, entend profiter des Jeux olympiques et paralympiques pour mettre en avant ses innovations. La toiture de la gare routière installée au niveau du village des athlètes sera recouverte d’« une peau solaire », qui pourrait être enlevée pour être redéployée sur un autre lieu, comme un festival, à l’image d’une simple « moquette », assurent les équipes d’EDF. Sur la Seine, seront également déployées des installations solaires mobiles repliées dans des conteneurs maritimes.
L’objectif est également de faire la « chasse aux groupes électrogènes » fonctionnant au diesel, qui jusqu’à présent, alimentaient directement les stades. « Le diesel sera en secours du secours. A date, tous les événements sportifs étaient branchés à des générateurs électrogènes. Pour la première fois, c’est le réseau public qui alimentera les sites. En cas de problème, le réseau est doublé et si cela ne fonctionne pas, le groupe électrogène [prendra le relais, ndlr] », explique-t-on chez EDF. Au total, la consommation électrique liée aux Jeux est estimée à 70 gigawattheures (GWh).
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