Sécurité des Jeux olympiques et paralympiques 2024 : enjeux et défis

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La sécurisation des JOP nécessite la mobilisation d’importants effectifs des forces de sécurité intérieure et de sécurité privée.

Dans un rapport sur l’organisation des Jeux olympiques publié le 11 janvier 2023, la Cour des comptes fait le point sur les défis qui restent à relever pour réussir leur organisation.

Elle met en avant que « la mise en œuvre des dispositifs de sécurité publique comme de sécurité sanitaire suppose la mobilisation en Île-de-France de moyens humains et matériels bien au-delà des capacités présentes dans cette région et même, s’agissant de la sécurité privée, au-delà des capacités présentes sur le territoire national. »
Elle note que les pouvoirs publics et l’organisateur ont pris la mesure du déficit capacitaire de la sécurité privée et que des actions visant à restaurer l’attractivité de cette branche professionnelle ont été mise en place. Elle invite à planifier les scénarios alternatifs substituant, pour partie, des forces de sécurité intérieure à la sécurité privée pour des missions incombant à l’organisateur.
La Cour préconise les mesures suivantes : 

  • assurer la montée en charge et le recours aux réserves opérationnelles de la police nationale, de la gendarmerie nationale et des armées ;
  • prévoir les conditions d’appel aux forces armées sur des missions qui doivent être strictement définies et planifiées.

Le 20 juillet 2023, la Cour des comptes a publié un rapport complémentaire sur l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024.

Elle y confirme que le défi capacitaire des entreprises privées de sécurité reste à relever et qu’il faut anticiper un recours probable aux forces de sécurité intérieure et aux armées tout en préservant la capacité d’action des forces de sécurité intérieure pour faire face à leurs missions habituelles en période estivale.

La Cour explique pourquoi la capacité de la branche professionnelle privée de sécurité à répondre aux besoins liés à la tenue des JOP est plus que jamais en question. Les difficultés structurelles que connaît cette branche professionnelle ont été encore accrues par la crise sanitaire.

Le secteur privé de la sécurité, est composé d’un très grand nombre de petites entreprises, en 2019 :

  • 8 506 des 11 976 entreprises du secteur (soit 71% du total) ne comptaient aucun salarié ;
  • 2 335 entreprises (soit 19,5% du total) n’en comptaient qu’entre un et dix-neuf.

L’activité de la plupart des entreprises du secteur est en effet liée à l’événementiel, ce qui ne leur permet pas de disposer de la visibilité nécessaire pour croître et fidéliser leurs effectifs.
À ces facteurs structurels s’ajoutent les conséquences de la crise sanitaire sur l’événementiel, la diminution sans précédent du nombre d’événements a entraîné le départ d’un grand nombre de salariés ponctuels vers d’autres secteurs d’activité.
Selon le Centre national des activités privées de sécurité (CNAPS) le nombre de porteurs de carte professionnelle d’agent de sécurité est passé de 304 000 en 2021 à 280 000 (dont seulement 90 000 localisés en Île-de-France) en 2022.

Alors que la branche privée de la sécurité fait face à un important déficit d’attractivité, les besoins de sécurité sont plus conséquents par rapport aux précédentes éditions des JOP en raison de l’évolution du contexte sécuritaire.
L’évaluation des besoins du COJOP est de 17 000 agents de sécurité par jour en moyenne durant les Jeux (avec des pics pouvant atteindre 22 000 par jour). L’essentiel de ces besoins est concentré sur l’Île-de-France. 

Les services de l’État ont engagé un effort de grande ampleur pour attirer de nouveaux candidats vers le secteur privé de la sécurité. Des actions de communication ont été déployées à destination : 

  • des personnes disposant d’une carte professionnelle d’agent privé de sécurité ;
  • de celles dont la carte professionnelle expire prochainement ;
  • de 42 000 personnes inscrites dans des spécialités mobilisant des compétences valorisables pour exercer les métiers de la branche privée de la sécurité ;
  • de 24 000 demandeurs d’emploi au chômage depuis plus de deux ans. 

D’autres actions ont ciblé les étudiants et des publics en insertion (écoles de la deuxième chance, établissements pour l’insertion dans l’emploi), pour les orienter vers l’offre de formation et d’accompagnement proposée par Pôle emploi. Depuis mi-avril 2023, les personnes formées sont orientées prioritairement vers les entreprises retenues par le COJOP dans le cadre de ses appels d’offres.

Des aménagements réglementaires – en vue d’attirer 3 000 étudiants – ont été adoptés afin de prévoir des modalités de formation plus courtes, centrées sur l’événementiel

Le COJOP a lancé trois vagues d’appels d’offres pour sélectionner les prestataires privés de sécurité.
Selon les rapporteurs de la Cour des comptes : « Le risque que plusieurs appels d’offres du COJOP demeurent infructueux est réel et, à supposer même que l’ensemble des lots soient attribués par le COJOP, le risque d’une défaillance de certains prestataires ne peut être écarté. »
Ces derniers estiment : 

  • que rien ne permet d’assurer que les prestataires arriveront à recruter un niveau d’effectifs présentant les qualifications requises suffisant pour réaliser les prestations commandées
  • et que dans l’hypothèse où tous les personnels nécessaires seraient effectivement recrutés et fidélisés, le risque d’absentéisme est réel, ainsi que l’a montré l’exemple des Jeux du Commonwealth qui se sont tenus à Birmingham à l’été 2022 et lors duquel le taux d’absentéisme a atteint 20%.

Le COJOP a demandé à ses prestataires de prévoir un surcroît de ressources compris entre 10% et 30% afin de faire face aux défections de dernière minute.
La question de la faisabilité d’un tel niveau de recrutements dans le contexte que connaît actuellement la filière, reste toutefois entière.

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