C’est à l’occasion d’un discours à la Sorbonne que Pierre de Coubertin redonne vie au Jeux olympiques. Portrait d’un homme visionnaire… avec sa part d’ombre.
Un homme curieux, sportif …
Il voyage en Angleterre et en Amérique, où il est frappé par l’importance accordée aux sports au sein du système éducatif. Il est lui-même un grand sportif et pratique la boxe, l’escrime, l’équitation et l’aviron. Soutenu par le directeur de l’enseignement secondaire, Georges Morel, Coubertin décide de convaincre élèves et professeurs de constituer des structures sportives scolaires. En 1889 est créée l’Union des sociétés françaises de sports athlétiques dont Coubertin restera longtemps le secrétaire général. L’Union constitue la première étape vers l’échelon fédéral du Comité national des sports.
… et visionnaire
Pierre de Coubertin pense que pour rendre le sport plus populaire il faut l’internationaliser. Il veut recréer les Jeux olympiques antiques, nés à Olympie, en Grèce, en 776 avant J.-C. et organisés tous les quatre ans pendant douze siècles, avant d’être supprimés. Quelques siècles plus tard, le 23 juin 1894, Pierre de Coubertin fonde le « Comité international olympique » (CIO) au cours d’une cérémonie à l’université de la Sorbonne à Paris. Il a alors 31 ans.
Dans le même temps, des délégués de douze pays votent unanimement leur soutien à sa proposition de faire revivre les Jeux olympiques. Déjà, aux 18 et 19e siècles, diverses tentatives avaient été initiées pour restaurer une forme de « JO », dont une en Angleterre qui a fortement inspiré Coubertin.
Les premiers jeux modernes ont lieu en 1896 à Athènes, puis à Paris en 1900 et 1924, avant de faire le tour du monde. Le 24 juillet 1908, Coubertin prononce son discours sur les valeurs de l’idéal olympique, avec cette fameuse phrase : « l’important, c’est de participer. » En réalité, Coubertin n’est pas le vrai auteur de cette maxime. Elle lui a été inspirée par l’évêque de Pennsylvanie, Ethelbert Talbot, lors d’un sermon prononcé à la cathédrale Saint-Paul le 19 juillet 1908 pour la IVe Olympiade à Londres. L’évêque avait alors déclaré : « L’important dans ces olympiades, c’est moins d’y gagner que d’y prendre part ».
Pierre de Coubertin séjourne à Lausanne où il élit définitivement domicile en 1920. Cinq ans plus tôt, en 1915, en raison de la Première Guerre mondiale, il avait obtenu la permission d’y établir le siège du CIO.
Pierre de Coubertin reste Président du CIO jusqu’en 1925, date à laquelle, mis en minorité au sein du Comité – notamment en raison de sa volonté de ne pas accepter les femmes athlètes aux Jeux olympiques -, il démissionne. Ruiné, aigri et esseulé, il en veut à ses successeurs à la tête du CIO de ne pas prendre ses avis en considération. Il meurt soudainement en Suisse d’un arrêt cardiaque en 1937 à l’âge de 84 ans. Il est enterré à Lausanne et son cœur, selon ses souhaits, a été placé dans un monument sur le site des ruines d’Olympie dans le Péloponnèse en Grèce.
Un homme contesté…
Pierre de Coubertin était un homme conflictuel. Inventif, il s’intéressait à tout. À l’olympisme, mais aussi à l’éducation physique et au scoutisme. Ses prises de position lui ont attiré de nombreux ennemis.
Ce visionnaire dans maints domaines était aussi un réactionnaire. Homme de son temps et de son milieu social, plusieurs de ses idées, à l’époque courantes et partagées, apparaissent aujourd’hui comme totalement anachroniques voire scandaleuses.
Ainsi, Coubertin était-il un colonialiste convaincu et assumé. Il a écrit dans ses Mémoires conservées aux archives du Comité olympique international : « Dès les premiers jours, j’étais un colonialiste fanatique… Les races sont de valeur différente, et à la race blanche, d’essence supérieure, toutes les autres doivent faire allégeance. »
Coubertin ne cachait pas non plus sa misogynie. Il n’eut de cesse de vouloir interdire les compétitions olympiques aux femmes « Nous estimons que les Jeux olympiques doivent être réservés aux hommes. Une Olympiade femelle serait inintéressante, inesthétique (…) ».
On l’a dit, la question de la participation des femmes aux Jeux olympiques fut d’ailleurs l’un des sujets qui entraîna sa démission de la présidence du CIO en 1925. Et, trois ans plus tard, aux Jeux de 1928 à Amsterdam (Pays-Bas), les femmes furent admises à concourir pour la première fois sur décision du CIO.
… et honoré
Le baron reste néanmoins le « père » des Jeux olympiques modernes. En 1948, la 42e session du CIO adopte le projet d’une Journée olympique mondiale et choisit la date du 23 juin en hommage au 23 juin 1894, quand la renaissance des Jeux olympiques fût votée grâce à Pierre de Coubertin.
Organisée dans les premières années autour d’une course ouverte à tous, cette journée olympique se décline aujourd’hui autour de multiples activités dans le respect de la devise : « Bouger, apprendre et découvrir ».
Une devise que le père des Jeux a fait sienne tout au long de sa vie.
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