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Médaille d’or aux JO de Londres 1948

« Surprise dans l’épreuve de vitesse ! La France, victorieuse de l’Italie en finale, est championne olympique, avec Adam, Blusson, Coste et Decaneli », titre « Sud Ouest » le 10 août 1948

La passion du vélo, il est tombé dedans dès son plus jeune âge. À dix ans, il disait déjà à ses parents qu’il serait champion olympique, un jour. Il commence par des courses régionales, en amateur. Après les années noires de la Seconde Guerre mondiale durant lesquelles il a mis comme tant d’autres ses rêves et ses projets entre parenthèses – « Mes parents m’avaient mis à l’école des apprentis, à l’arsenal de Toulon, où j’avais passé son certificat d’ajusteur », confiait-il à notre confrère « L’Équipe », en 2022 – le jeune varois devient champion de France de poursuite en 1947, à Besançon. Mais avant de passer professionnel, il attend : son objectif, ce sont les premiers Jeux olympiques d’après-guerre qui doivent se dérouler à Londres, en 1948.

Il y participe, victorieusement. Sur la piste du vélodrome de Herne Hill dans le sud-est de la capitale, il est médaille d’or de la poursuite cycliste par équipes avec ses compatriotes Pierre Adam, Serge Blusson et Fernand Decaneli, après avoir battu en finale les Italiens. Le capitaine de ces Bleus champions olympiques, c’est lui. La médaille d’or leur est remise dans une boîte qu’il a conservée précieusement. À l’époque, on ne la passait pas autour du cou des athlètes.

Quinze jours après, les quatre Français courent à Paris, à la Cipale (aujourd’hui le vélodrome Jacques-Anquetil) où on leur remet un maillot avec les anneaux olympiques. Les tribunes sont bondées, le public leur fait la fête.

Légende vivante

Le plus ancien champion olympique français encore en vie sera ensuite été professionnel de 1949 à 1959. Il remportera le Grand Prix des Nations en 1949 et disputera deux Tours de France et trois Tours d’Italie. Légende vivante de la grande histoire du cyclisme, avec ses contemporains qui s’appelaient Coppi, dont il fut l’ami, Van Steenbergen, Bobet ou encore Kübler, Charles Coste a aussi connu le président de la République Vincent Auriol (1947-1954). C’est lui qui l’a reçu à l’Élysée, avec ses trois coéquipiers, dans la foulée de leur médaille d’or. Le boxeur iconique Marcel Cerdan, tragiquement disparu dans un accident d’avion, en 1949, fut aussi pour lui « un bon copain ».

Record de patience

En avril 2022, à 98 ans, Charles Coste est fait chevalier de la Légion d’honneur des mains du triple champion olympique Tony Estanguet au siège du comité d’organisation des JO de Paris 2024. Enfin. Soixante-quatorze ans après son exploit à Londres, il fait tomber un nouveau record… celui de la patience. Retraité depuis 44 ans, le Varois qui vit désormais à Bois-Colombes avec sa femme, Yvette, n’avait pas encore reçu cette distinction. Si elle est devenue automatique pour tous les champions olympiques français, la tradition de les décorer n’existait pas encore au moment de son titre. Elle fut initiée par le général de Gaulle pour les Jeux d’hiver d’Innsbruck en 1964. Et cette Légion d’honneur qui symbolise la reconnaissance de l’État français, Charles Coste y tenait tout particulièrement : il avait multiplié les courriers et les démarches auprès des autorités politiques pour l’obtenir. Longtemps en vain.

Privés de Marseillaise

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