Désmicardiser la France « pose la question du coût du travail en France et de la compétitivité de notre économie

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Lors de son discours de politique générale, le Premier ministre Gabriel Attal a annoncé vouloir « désmicardiser » la France. Au-delà du néologisme qui a retenu l’attention, « il n’y a pas grand-chose de neuf dans l’idée », assure François Perrin, président du syndicat patronal Medef Nouvelle-Aquitaine.

François Perrin est le président du Medef Nouvelle-Aquitaine.
François Perrin est le président du Medef Nouvelle-Aquitaine.

ROMUALD MEIGNEUX

Difficile de lui donner tort puisque pour y parvenir et faire en sorte qu’une partie des 17 %, soit 3,1 millions, de Français « scotchés » au smic, en décollent enfin, le Premier ministre évoque une piste déjà maintes fois damée, notamment par le président de la République : la négociation, branche par branche là où les grilles de salaires démarrent en dessous du smic. Actuellement 34 branches seraient dans ce cas… Ces critères encadrant la rémunération « ne changent rien au fait que légalement le smic horaire reste le salaire minimum et que personne ne touche, légalement, en dessous ! » tempère François Perrin.

Allégement de charges patronales, passage obligé ?

C’est vrai, mais le fait que certaines grilles affichent plusieurs échelons situés en dessous du smic « condamne » les salariés embauchés sur ces bases à ne voir leur salaire progresser qu’au gré de la valorisation du salaire minimum légal. En clair, pour eux, grimper des échelons qui proposent des salaires sous la limite ne change rien.

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« Il ne faut pas oublier que la France se situe, au cinquième rang européen des salaires minimums les plus élevés. Si, sur le principe, revaloriser les salaires est louable, je rappelle qu’en 2023, en moyenne, dans le secteur privé, les augmentations de salaires ont dépassé le niveau de l’inflation. Par ailleurs, depuis 1990 la part des salaires représente de plus 60 % de la valeur ajoutée (profits) des entreprises. Les salariés sont donc les premiers bénéficiaires de l’activité de l’entreprise. Aussi, la revalorisation de la rémunération pose la question du coût du travail en France et de la compétitivité de notre économie ». Et le président du Medef régional sort la calculette : « 1 euro de salaire net versé au salarié c’est 1,35 € de plus à sortir pour l’entreprise. S’il augmente son salarié de 100 euros, l’employeur doit financer au minimum 238 euros. »

Le piège des 100 euros de plus

Le Premier ministre a la même calculette, mais pour lui, augmenter le smic de 100 euros aujourd’hui n’a aucun intérêt : « Cela coûte 238 euros de plus à l’employeur, mais le salarié perd pour sa part 29 euros de prime d’activité, sa CSG (contribution sociale généralisée, NDLR), ses cotisations progressent de 26 % et il est soumis à l’impôt sur les revenus », précisait-il le 30 janvier dernier.

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Pour la méthode permettant de désmicardiser les Français, François Perrin attend de voir. « Pour le moment nous sommes dans le discours. On attend les décisions, mais on ne voit pas comment elles peuvent passer par autre chose qu’un maintien des allégements de charges, notamment pour les salaires qui sont entre 2,5 et 3,5 fois le smic alors que dans le cadre du budget 2024 il est plutôt question de mettre un coup de rabot sur ces allégements ! » rappelle ce dernier.

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