Des allures de grande répétition pour les membres du Comité international olympique (CIO). Ce jeudi 1er février, les Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ) d’hiver 2024 s’achèvent dans la province de Gangwon, en Corée du Sud, moins de six mois avant d’entamer les Jeux olympiques, d’été cette fois, à Paris. Moins médiatisé, plus sobre, l’événement créé en 2010 à l’initiative de l’ancien président du CIO, Jacques Rogge, sert autant les jeunes athlètes que l’institution olympique elle-même, qui y teste toute une série d’innovations.
Mis en place pour donner accès au rêve olympique à des jeunes de moins de 18 ans, les premiers JOJ apparus en 2010 à Singapour suivent depuis la même périodicité de quatre ans, à ceci près que le calendrier est inversé entre épreuves d’hiver et épreuves d’été. Hormis des JOJ annulés en 2022 en raison de la crise du Covid-19, l’objectif pour le CIO est clair : « Enrayer le déclin de la pratique sportive chez les jeunes tout en combattant la croissance de l’obésité », pour reprendre les propos de Jacques Rogge, lors de son discours inaugural à Singapour.
L’événement aspire, au-delà du sport lui-même, à sensibiliser les adolescents à une alimentation et un mode de vie sains, au respect de l’environnement et à une pratique propre et transparente du sport. « Les Jeux de la jeunesse sont devenus une étape importante dans le développement d’une carrière d’un jeune athlète d’un point de vue purement sportif, mais on garde malgré tout ce volet éducatif très important », détaille Christophe Dubi, directeur exécutif des JO et des JOJ auprès du CIO. « On intègre une série d’activités éducatives comme la protection des athlètes, le travail sur la performance et l’aide apportée aux athlètes en dehors du sport. »
Une mise en situation d’un quotidien d’athlète de haut niveau pour des jeunes qui aspirent à pratiquer leur passion à un niveau international, sans pour autant percevoir déjà tous les sacrifices qui y sont rattachés. « C’est un événement où au-delà de la compétition, on développe une vision de l’olympisme et des valeurs qui y sont liées », explique Marie-Laure Brunet, double médaillée olympique de biathlon et coach mentale auprès de jeunes athlètes. « Je dis aux jeunes athlètes avec qui je travaille de profiter pleinement, de ne pas se mettre une pression folle et d’aller suivre des débats et des conférences organisées avec d’anciens athlètes ambassadeurs pour se nourrir, il y a un vrai travail de transmission. »
Un laboratoire à ciel ouvert
Au-delà de cette mission pédagogique, les JOJ sont surtout le laboratoire idéal pour tester certaines épreuves en vue de les valider aux JO traditionnels. « Un sport ne peut pas d’un coup débarquer dans les Jeux olympiques sans qu’il y ait une fédération internationale reconnue par le CIO », rappelle Clarisse Costaz, responsable Paris 2024 pour le breaking et le basket 3 x 3. « C’est la raison d’ailleurs pour laquelle il n’y a pas d’e-sport actuellement aux JO. »
En 2018, par opportunité, le breakdance a donc été accueilli par la fédération internationale de danse, comme un galop d’essai, dans le cadre des JOJ. « La discipline a bénéficié d’une belle notoriété à Buenos Aires et a profité de ce laboratoire que sont les JOJ pour devenir, plus tard, une vraie discipline olympique. On a pu percevoir l’art de vivre qui entourait des disciplines comme le BMX freestyle ou le breakdance, et c’est ce que le CIO recherchait », précise l’ancienne basketteuse.
Le rugby à 7, entré aux Jeux olympiques de Rio en 2016 et toujours présent au sein du programme olympique depuis, avait d’abord été testé à Nankin (Chine), en 2014. Tout comme le golf, la même année. Pour certains sports, l’attente est plus longue : le basket 3 x 3, présent à Paris cet été pour la deuxième fois consécutive après Tokyo, aura attendu plus de dix ans, après avoir été testé dès les premiers JOJ de Singapour, en 2010. « Il y a des disciplines qui se prêtent bien aux Jeux olympiques et d’autres non, pour des raisons pratiques, rappelle Christophe Dubi. Certaines disciplines sont par exemple compliquées à filmer mais on ne se refuse pas de tester différents sports, c’est à ça qu’aspirent aussi les JOJ », précise ce dernier.
Outre les disciplines présentes ou non au programme olympique, c’est l’ADN même des Jeux qui se trouve parfois modifié à travers les Jeux de la jeunesse. Si les Jeux de Paris 2024 sont les premiers à afficher une stricte parité entre les femmes et les hommes, parmi les 10 500 athlètes qualifiés, (il y avait 48,8 % d’athlètes femmes à Tokyo en 2021, NDLR), les JOJ n’ont pas attendu, là encore, cette échéance. Sur les 4 000 athlètes sélectionnés en 2018 à Buenos Aires, la parité était déjà respectée. « C’est une énorme fierté pour le mouvement olympique d’avoir imposé ça, en commençant par les Jeux de la jeunesse », se félicite Christophe Dubi.
Une nouvelle donne géopolitique ?
Plus symbolique encore, les JOJ accueillaient il y a encore quelques années, certaines épreuves mixtes où des athlètes de nationalités différentes concourraient ensemble. En 2012, le patineur japonais Shoma Uno et son homologue américaine Jordan Bauth ont ainsi fait équipe. La même année, l’Américain Korey Dropkin et la Russe Marina Verenich ont obtenu la médaille de bronze, à deux, lors de l’épreuve de curling. Quand une discipline est ainsi remportée par une équipe mixte, l’hymne olympique résonne en même temps que le drapeau aux cinq anneaux s’élève.
Aujourd’hui, cette mixité n’existe plus au sein des JOJ, « pour des raisons pratiques car les athlètes de nationalité différentes ne se comprenaient pas toujours », précise Christophe Dubi. Mais l’instancene s’interdit pas de relancer la réflexion. « Au départ, c’était vraiment dans l’esprit olympique : les jeunes, ensemble, qui au-delà de leur appartenance à un pays, concourraient pour les mêmes valeurs », explique le dirigeant.
L’ultime défi pour les Jeux de la jeunesse réside désormais dans la notoriété auprès du grand public. Les diffuseurs demeurent souvent absents et les épreuves sont généralement suivies sur le site Internet du CIO ou sur les réseaux sociaux des fédérations. Ne bénéficiant pas de la même couverture médiatique que les Jeux traditionnels, les JOJ sont pourtant un « vivier de jeunes talents qu’on reverra, plus tard, aux Jeux olympiques », plaide Marie-Laure Brunet. « Ce sont des graines de star, c’est du sport de très haut niveau, abonde Christophe Dubi. J’encourage vraiment les gens à regarder les JOJ. » Pour preuve, lors des Jeux d’hiver de Pékin (en 2022), 341 athlètes présents venaient des Jeux de la Jeunesse. En tout, ces derniers ont récolté 53 médailles.
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