Jeux olympiques -Le principal syndicat de contrôleurs aériens français annonce une «trêve»

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Pas de grève d’ici aux Jeux olympiques et paralympiques de l’été 2024 : c’est l’engagement pris mardi par le syndicat majoritaire de contrôleurs aériens français, à la satisfaction du gouvernement.

Le principe d’une «trêve olympique» a été acté à l’issue de réunions de conciliation entre deux syndicats d’aiguilleurs du ciel et la Direction générale de l’aviation civile (DGAC), qui ont également permis de lever un préavis de grève pour vendredi. L’accord prévoit «une augmentation indemnitaire», «un engagement d’une trêve olympique jusqu’en septembre 2024» et le principe de nouvelles discussions salariales à cette échéance, a déclaré l(un des secrétaires nationaux du syndicat SNCTA (60% des voix des contrôleurs aux dernières élections professionnelles), sous couvert d’anonymat.

Cet engagement à ne pas faire grève pendant la grande fête du sport l’été prochain, révélé auparavant par le ministre délégué aux Transports Clément Beaune, inclut selon lui l’autre syndicat ayant participé aux réunions de conciliation, l’UNSA-ICNA. Ce dernier, deuxième aux élections, n’a pas confirmé dans l’immédiat.

M. Beaune s’est félicité «de l’engagement pris par les (deux) syndicats d’éviter tout mouvement social durant les grands événements sportifs en cours et à venir des Jeux olympiques et paralympiques».

Il s’est aussi réjoui du fait que la levée du préavis du 15 septembre allait permettre à la Coupe du Monde de rugby, actuellement organisée en France, «de se dérouler sereinement».

La grève initialement prévue vendredi n’était pas liée à cette compétition, a souligné le responsable du SNCTA, mais à l’échéance du projet de loi de finances 2024 où est défini le budget de la DGAC et en particulier la masse salariale des contrôleurs, adossée aux redevances réglées par les compagnies aériennes. Le SNCTA et l’UNSA-ICNA réclamaient un rattrapage salarial face à l’inflation.

Appel distinct à la grève le 13 octobre

Dans son argumentaire, le SNCTA avait rappelé que «le contrôle aérien français, à l’instar de l’ensemble des prestataires de services européens, est régi par des plans de performance européens qui prévoient une compensation de l’inflation via un ajustement en conséquence du taux de redevance, donc des recettes».

M. Beaune a salué «un accord équilibré, qui permet d’accompagner la forte reprise du trafic aérien après la crise sanitaire», obtenu grâce à un «esprit de responsabilité et de dialogue», mais n’en a pas précisé les tenants et aboutissants.

De nombreuses journées de grève des contrôleurs aériens français en début d’année, lors du conflit contre le projet de loi sur les retraites, avaient conduit la DGAC à demander aux compagnies aériennes d’annuler de façon préventive une partie de leurs vols.

Ces grèves avaient ulcéré les compagnies aériennes qui desservent la France ou passent par son espace aérien, le plus survolé d’Europe de par sa position géographique centrale.

L’association Airlines for Europe (A4E), qui défend les intérêts de grands transporteurs basés sur le Vieux Continent, dont Ryanair, easyJet, Air France, Lufthansa et British Airways, avait interpellé en mai la Commission européenne pour qu’elle instaure un «arbitrage obligatoire» avant une grève ou la «protection des survols» du pays touché par un mouvement social.

La «trêve olympique» annoncée mardi ne signifie pas pour autant la fin des perturbations dans le ciel français dans les mois à venir.

Ainsi, mardi, le troisième syndicat de contrôleurs aériens, l’Usac-CGT, en pointe au printemps dans la mobilisation contre la réforme des retraites, a annoncé appeler à la grève des agents de la DGAC le 13 octobre dans le cadre d’une journée d’action nationale intersyndicale «contre l’austérité, pour l’augmentation des salaires, des pensions et pour la lutte contre les inégalités». L’Usac-CGT ne s’est jusqu’ici pas engagé à respecter une trêve.

Ces développements interviennent alors qu’une proposition de loi adoptée en juin au Sénat prévoit l’obligation pour les contrôleurs aériens de se déclarer grévistes 48 heures à l’avance, comme c’est le cas déjà à la RATP ou à la SNCF.

Le texte doit arriver à l’Assemblée nationale à l’automne, selon M. Beaune qui l’a qualifié de «mesure de bon sens».

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