C’est devant 200 000 personnes que la flamme olympique est arrivée mercredi (8 mai) à Marseille, quelques semaines avant l’ouverture des Jeux olympiques et paralympiques qui se dérouleront du 26 juillet au 8 septembre. Mais quelles seront les retombées économiques de la compétition pour la France ?
Le 15 avril dernier, à 100 jours du début de l’évènement, le président Emmanuel Macron expliquait au micro de BFMTV/RMC que la France avait investi « deux milliards d’euros » de fonds publics pour construire les équipements nécessaires aux compétitions. « Des logements, des bureaux, des infrastructures de sport. Ces deux milliards ont déjà généré plus de six milliards d’euros d’activités. On a fait travailler 2000 entreprises, on a créé de l’emploi. »
Le budget officiel des Jeux olympiques et paralympiques 2024 est pour l’heure estimé à 8,8 milliards d’euros, une augmentation de 15 % par rapport à ce qui avait été annoncé lors de la candidature de la France en 2017.
« Lors de précédentes éditions des Jeux, certains budgets ont été multipliés par sept ou par huit, donc je ne parlerais pas de dérapage [dans le cas de la France]. Cette augmentation s’explique par l’inflation, dans le cadre d’un projet pluriannuel », indiquait Christophe Lepetit, responsable des études économiques au Centre de droit et d’économie du sport (CDES) à France 24.
Dans un rapport sur les Jeux olympiques sorti en juillet 2023, la Cour des comptes expliquait quant à elle que « la progression des dépenses depuis le budget de candidature résulte pour une part d’une inflation, exogène à l’organisation des Jeux, nettement supérieure à celle anticipée. Cependant, les deux tiers de cette augmentation proviennent, non pas d’une dérive en gestion ou une évolution inconsidérée du projet, mais d’une sous-estimation évidente du budget de candidature ».
Selon les derniers chiffres, le Comité d’Organisation des Jeux (COJO) dispose de 4,4 milliards pour accueillir les athlètes et organiser les compétitions, à 97 % d’origine privés. Plus de 4,4 milliards d’euros supplémentaires, dont 50 % de fonds publics, viennent par ailleurs alimenter la SOLIDEO, la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques, chargée de superviser la construction et la rénovation des infrastructures sportives et non sportives.
Au total, le budget de la compétition devrait légèrement dépasser les 10 milliards d’euros, soit 0,4 % du PIB français, souligne Bruno Cavalier du cabinet de services financiers ODDO-BHF, pour Les Échos, un chiffre similaire à celui des JO de Londres en 2012. Une facture qui ne prend pas en compte les « coûts induits » pour l’État, notamment en termes de sécurisation de l’espace public.
Plus de 15 millions de visiteurs sont attendus en France pour la durée de la compétition, même si un « effet d’éviction » pourrait être observé, certains touristes ayant tendance à reporter leur voyage en raison de l’affluence exceptionnelle dans le pays. L’activité générée par les JO pourra-t-elle alors contrebalancer les sommes mobilisées ?
Des Jeux rentables ?
Selon un rapport du cabinet ODDO-BHF, l’impact des Jeux devrait avoir « des bénéfices économiques très limités, voire nuls à moyen terme ». « Aucun impact macroéconomique significatif n’est attendu », note l’étude, « mais des impacts microéconomiques et sectoriels », par exemple pour les médias, l’hôtellerie, les loisirs, la restauration, les boissons, les biens de consommation, l’immobilier et les transports.
Pour autant, « les Jeux devraient bien financer les Jeux », comme le répète depuis des années Emmanuel Macron.
Selon une étude du cabinet Asterès, les dépenses liées à l’organisation devraient générer 5,3 milliards d’euros de recettes fiscales et sociales, soit un montant globalement équivalent aux dépenses publiques engagées.
Une estimation prudente selon le cabinet, qui ne prend pas en compte l’impact de la compétition sur le tourisme ou l’attractivité du pays. Au total, les Jeux olympiques pourraient soutenir la croissance française durant l’été, avec une progression de 0,5 % du PIB au troisième trimestre, avant de retomber à 0,1 % pour les trois mois suivants.
Difficile en définitive de tirer le bilan complet des recettes financières effectives avant la fin de la compétition et la réalisation de nouvelles études.
« On n’accueille pas un évènement sportif pour générer de la croissance économique, mais pour des raisons géopolitiques et sociales, pour le positionnement de la France à l’international », nuance de son côté Christophe Lepetit. Reste pour Paris à ce qu’aucun problème organisationnel ou sécuritaire ne vienne perturber les compétitions.
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