Recrutements, salaires, licenciements, démissions… Que disent les chiffres de l’emploi à la SNCF?

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Les recrutements sont un enjeu stratégique à la SNCF compte tenu de la pénurie de conducteurs de train, mais la compagnie ferroviaire fait toujours face à des départs importants selon son Bilan social 2023 que nous nous sommes procuré.

Si les accords salariaux se multiplient à la SNCF, les tensions sociales restent vives alors que l’entreprise publique se démène pour assurer un service renforcé pour les Jeux olympiques de Paris.

Officiellement, la campagne de recrutement pour des conducteurs de trains remplit ses objectifs.

Pour autant, les chiffres officiels de la SNCF livrent un constat plus nuancé. Selon son Bilan social 2023 que nous nous sommes procuré, la compagnie a en effet recruté 1.469 agents « roulant-conduite » (les conducteurs) en CDI l’an passé (contre 787 en 2022) et 113 en contrat à durée déterminée contre 28 un an plus tôt, soit un total de 1.582.

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Au total, la compagnie emploie 15.294 conducteurs à fin 2023.

Si on considère « l’effectif permanent », soit les titulaires d’un CDI, à temps plein, inscrits à l’effectif pendant toute l’année, ces « roulant-conduite » sont passés de 11.213 en 2022 à 11.382 en 2023.

Plus de 1.000 départs de conducteurs en 2022

Mais dans le même temps, les départs ont bondi: 826 en 2023 (dont 456 contractuels) contre 591 en 2022 et 546 en 2021. Dans le détail, les démissions se hissent à 122, les licenciements à 163 (dont 153 contractuels) contre 72 en 2022, et les départs pendant la période d’essai sont de 237 contre 71 un an plus tôt et 23 en 2021.

Sans oublier les départs à la retraite qui montent à 262 l’an passé chez les conducteurs, le fait que certains conducteurs (58) soient déclarés inaptes par la médecine du travail, les ruptures conventionnelles (11), les « mise à la réforme » (18) et 12 décès.

Ainsi, en retranchant les départs des recrutements, le solde net pour 2023 n’est plus que de 548 conducteurs.

On observe ainsi que les contractuels (dont les recrutements ont doublé entre 2021 et 2023) forment l’essentiel des départs, notamment pendant la période d’essai ou via un licenciement.

De plus en plus de contractuels qui renoncent rapidement à leur emploi

Cela confirme les affirmations de certains syndicats soulignant la difficulté de la SNCF à retenir ses recrues.

Il y a évidemment la pénibilité du travail de conducteur qui n’est pas toujours bien évaluée par les plus jeunes: travail de nuit, pendant les week-ends, vacances décalées, absence prolongée du domicile… Ou encore la fin des recrutements au statut.

« Dans ces conditions, les candidats quittent les formations, voire leur emploi dès la réception des premiers bulletins de paie », explique la CGT Cheminots. De quoi expliquer l’importance du nombre de départs pendant la période d’essai?

Pourtant, selon le Baromètre social de la SNCF, 37% des agents (tous métiers confondus) perçoivent entre 3.000 et 4.000 euros brut par mois et 26,9% des agents touchent en moyenne 4.000 euros brut et plus par mois.

En moyenne, les salariés de la SNCF (cadres permanents, contractuels et cadres supérieurs) touchaient 3.825 euros brut par mois en 2023 contre 3.624 en 2022 et 3.462 en 2021.

Si on se concentre sur les conducteurs, le salaire mensuel brut moyen pour un cadre permanent est de 4.214 euros (contre 3.987 en 2022) et de 3.152 euros pour un contractuel.

3.825 euros brut par mois: la moyenne des salaires à la SNCF

Mais ces moyennes sont néanmoins trompeuses. Elles englobent évidemment les jeunes cheminots et les fin de carrière.

Par ailleurs, à la SNCF, la rémunération des conducteurs se décompose avec un salaire de base, assez bas, parfois même inférieur au Smic (entre 1.700 et 1.800 euros brut), et une multitude de primes versées en fonction de sa catégorie, de ses missions, de l’organisation du travail: primes de traction, de nuit, du dimanche, de travail, de résidence… Il y en a des dizaines.

Exemple avec un conducteur débutant. Il perçoit au minimum 24.684 euros brut par an pour un temps complet, primes comprises (chiffre au 1er janvier 2023). Le traitement de base (hors primes donc) tourne ainsi autour de 21.500 euros brut par an, soit 1.791 euros par mois. Ce salaire augmente ensuite tous les trois ans.

Les cheminots dénoncent régulièrement cette construction. D’abord parce que ces primes sont très variables. Un cheminot en arrêt maladie peut ainsi perdre 40% de son salaire du fait de la non-application de ces primes. Ensuite, certaines de ces primes sont ponctuelles.

« En proposant ce traitement de base il n’est pas surprenant que l’entreprise connaisse des difficultés de recrutement », nous soufflait en décembre dernier un conducteur syndiqué qui souhaite garder l’anonymat.

En 2024, tous métiers confondus, l’ambition de la SNCF est de recruter 20.000 nouveaux collaborateurs en France dont plus de 70% en CDI.

Olivier Chicheportiche Journaliste BFM Business

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