Disputer les Jeux Olympiques à la maison demeure le Graal pour n’importe quel athlète . D’autant plus lorsque le train ne passe qu’une seule fois par siècle. Dans la très longue liste de sportifs français qui rêvent d’être aux JO, on retrouve Tom Reux. Malgré son statut de champion de France du lancer du disque, sa place est loin d’être assurée.

« Les JO en France me donnent une motivation supplémentaire mais les places coûtent cher », résume-t-il sobrement. Pour se qualifier, deux voies se présentent à lui : le ranking et les minima. Mais vu que ces derniers s’élèvent à une marque atteinte que par l’élite mondiale (67,20 m), à plus de six mètres de son record réalisé cette année (61,18 m), la voie du ranking s’avère être la seule option envisageable pour le Breton. « Il faut cinq compétitions pour que le ranking soit validé », explique Régis Quérard, son entraîneur.

Cette course aux points a débuté en juillet lorsque le licencié de l’AC Bretillien a remporté son deuxième titre de champion de France à Albi. Grâce à son sacre, il a remporté 100 points. « C’est comme s’il avait fait 65 m, précise son coach depuis qu’il a 12 ans. Cette perf-là, elle va compter. »

Un voyage « entre 20 000 et 30 000 euros »

C’est à 19 000 km de la Bretagne, en Océanie, que Tom Reux va poursuivre sa quête olympique. Sauf que ce voyage coûte « entre 20 000 et 30 000 euros ». S’il est en partie aidé par la mairie de Dinard, il a dû trouver d’autres financements pour mener à bien ce projet. « C’est difficile car la communication, la recherche de sponsors, ce n’est pas forcément quelque chose qu’on maîtrise. On doit apprendre et essayer de le caler dans notre emploi du temps. Sans ça, on a très peu de chances de se qualifier », déplore-t-il.

Mais ce passage en Nouvelle-Zélande puis en Australie en janvier-février est indispensable pour atteindre Paris. « J’ai fait une grosse préparation physique et technique. Il va falloir garder de l’énergie mais je me sens prêt à réaliser de grosses performances », assure-t-il.

Car si cette année, il a gagné en régularité au-delà des 60 m, il peine à briser un plafond de verre. Mais pour espérer faire partie des 32 élus, il n’a pas d’autres choix. « C’est un classement mondial, je ne peux pas savoir ce que les autres vont faire mais c’est certain qu’il faudra que je batte mon record et que je sois régulier dans ces distances », avoue Tom Reux.

« Plus que confiant pour sa qualification aux Jeux Olympiques »

Si ses performances des deux dernières années n’invitent pas à l’optimisme, le Bretillien et son coach avancent avec confiance. « En octobre, Tom a amélioré son « record » de la période lors de la Coupe de France d’athlétisme, à Blois (Loir-et-Cher). Sur cette compétition, il fait trois mètres de mieux (59,93 m) que l’année dernière. À l’entraînement, il est en avance aussi. C’est très encourageant mais je préfère me baser sur les compétitions. Tom a déjà lancé 64 m à l’entraînement mais jamais en compétition alors que c’était l’objectif. Être champion du monde de l’entraînement n’a jamais ramené des médailles, nuance Régis Quérard. Il a passé un cap, c’est certain. Maintenant, j’espère qu’il sera régulier à 63 et qu’il fasse une pointe à 65. » Puis il enchaîne : « Je suis plus que confiant pour sa qualification aux Jeux Olympiques ».

Cette ambition n’empêche pas les deux hommes de la jouer stratégique. Car au-delà de la dimension purement sportive, le classement mondial entraîne aussi les athlètes à faire des choix et des concessions. « Étant donné que la première place rapporte pas mal de points, il faut que je choisisse bien mes compétitions. Lancer loin ne suffit pas, il faut aussi viser la première place », indique le lanceur de la Côte d’Émeraude. C’est à Hastings, en Nouvelle-Zélande, que le Breton de 24 ans va lancer sa campagne océanienne le 20 janvier. À Tom Reux de démontrer désormais que son disque n’est pas rayé.